Seeing Aftermath - Présentation d'un fugitif

Histoire

Il n'y a aucun sang qui coule dans tes veines. Tu ne connais pas tes parents biologiques, ni la famille qui y est rattachée. Tu n'as jamais pu avoir ce que les autres ont, un nom et une identité. Il n'y avait dans ton cœur d'enfant qu'un vide absolu et des questions. Les enfants dans cette situation sont inhabituels, mais ça vous rapprochait. C'était vous contre le monde. Tu as été élevé à Ponyville dans un orphelinat minuscule qui survivait tant bien que mal. Les enfants mettaient la main à la pâte et tous devaient contribuer par de petites actions. Les races étaient réparties pour bénéficier des avantages qu'elles apportaient. Tu étais un terrestre dans la moyenne, sans force particulière et sans rien pour te différencier des compétences des autres. Tu faisais du ménage pendant que les autres faisaient du jardinage ou du bricolage. Quand le soir arrivait, votre mère factice prenait une heure sur son temps journalier pour vous border et dire quelques mots bienveillants. Elle était comme une véritable mère pour chaque enfant du foyer.

Toutes les histoires comme pareilles, tu suis les mêmes lignes directrices que n'importe qui. Une fois par semaine, les enfants du foyer pouvez sortir dans la ville et s'amuser. Ce fut l'un de ces jours où on t'emporta loin de chez toi. Tu fus récupéré par des marchands d'esclaves qui ne s'occupèrent que peu de toi. Ceux qui avaient une plus belle apparence ou un joli visage étaient traités comme des poupées à vendre aux enchères. Ils avaient su dès le départ que tu servirais à faire du ménage et qu'on ne t'achèterait pas pour ton corps.

L'homme qui t'a récupéré appartenait à une petite famille noble de Baltimare. Le titre de baron n'était pas bien élevé, mais tu avais été subjugué par sa richesse et sa beauté. Tu n'avais jamais pensé pouvoir voir ce monde un jour. Tu n'étais pas seul dans cette maison, le baron avait un autre esclave de ton acabit ainsi que deux jeunes filles bien en chair et aux lèvres pulpeuses. Tu n'avais que huit ans, tu étais trop jeune pour comprendre leur utilité, mais on te l'appris la même année. Tu avais rougi et tu n'avais pas été capable de poser ton regard sur elle pendant une bonne semaine ! On t'appris tout ce que devait savoir faire un majordome. Tu faisais le ménage, mais aussi du bricolage et du jardinage. Tu changeais les serrures quand il y avait un problème, tu devais refaire la plomberie si on trouvait une fuite. Quand tu voyais les serviteurs du baron, il y avait une tension qui subsistait. Tu te sentais mal ici, tu ne voulais pas finir comme les têtes d'animaux empaillées partout dans la maison.

Lorsque tu eus douze ans, la puberté changea ton corps. Tu commenças à devenir plus grand, plus attirant et plus robuste. Tu ressemblais beaucoup plus à un terrestre à présent. Les convives du baron commencèrent à te regarder avec des yeux gourmands. Tu te rappelles encore de leur parfum, il te donnait la migraine et faisait pulser ton coeur dans tes tempes. Certaines n'hésitaient pas à profiter de ta solitude pour te faire des avances. Tu te sentais agressé et abusé, tu en as gardé des séquelles. Le corps des femmes te rebuta très rapidement, à chaque fois que tu voyais leurs manières ou leur féminité tu avais la nausée. Ton talent n'apparut toujours pas et ton maître se montra de plus en plus agressif avec toi. Il n'avait jamais été doux, mais tu compris que ton jeune âge avait été la seule raison de son indulgence quand tu étais arrivé.

Toutefois, ton histoire bascula à tes treize ans. Le baron était un homme curieux et un marchand. Il faisait passer le pouvoir et la beauté avant tout le reste et le clan des convallaria majalis l'intéressait particulièrement. Il t'emmena avec lui cette année là alors que tu faisais ton deuil de ta cutie mark. On t'avais appris qu'il était de plus en plus difficile de l'obtenir en vieillissant. Tu avais vu les esclaves des autres familles, mais aussi ceux de la maison. Ils étaient tous des flancs vierges, parce que l'espoir et le bonheur leur avaient été retirés. Pendant la semaine de votre voyage, il te trimbala partout dans le village des zèbres. C'était un endroit merveilleux te semblait-il, les gens étaient tous chaleureux et joyeux. Ton maître fut invité le premier soir à un banquet, mais il te chassa pour que tu ne lui fasses pas honte. Ce fut ce soir-là où tu le rencontras.

C'était un jeune homme à la robe noire et aux yeux couverts. Tu te rappelles parfaitement de votre première rencontre, car ça avait été un véritable choc pour toi de voir un habitant de ce village sans sourire. Ce fut un choc plus grand encore quand il s'insinua dans tes pensées et qu'il dénuda ta personne en t'exposant comme un poulain. Tu t'étais senti plus fragile que jamais et tu avais pleuré. La licorne n'avait pas réagis, il était resté à te regarder pleurer jusqu'à ce que tu ne vois plus le temps passer. Après cette journée, chaque excuse était bonne pour t'éloigner du baron et rendre visite au jeune homme qui trouvait chaque jour la même place dans la forêt. Vous ne parliez pas beaucoup, mais chaque minute passer à ses côtés t'enseignas plus de choses que n'importe qui d'autre. Lorsque vint le dernier jour, il ne te souhaita pas au revoir, mais devant ta détresse il te parla. Tu te souviens de sa voix dure et froide, sans compassion, car la réalité n'est pas compatissante elle n'est que vraie. "Aucune existence n'est vide de sens, mais on peut l'empêcher de le trouver." Ce fut une phrase qui te marqua.

Sur le chemin du retour, tu penses à ce jeune homme. Tu ne savais pas si tu allais le revoir, mais tu l'espérais. Personne n'aurait pensé que ce jour celui où ta cutie mark apparaîtrait sur ton flanc. Tu vis apparaître sous tes yeux un fil rouge attaché à ton cou. Tu étais le seul à le voir et tu ne savais pas où il essayait de te guider. Tu regardais chaque jour le lien en te demandant ce qui se trouvait au bout, mais tu n'osas jamais y aller de peur de croire ce qu'il y aurait de l'autre côté. Tu fus hanté pendant trois ans par les mots de la licorne chez les zèbres et lorsque tu approchas des dix-sept ans, tu as pris la fuite. Tu n'étais qu'un petit esclave, ta disparition fut annoncée et des avis de recherches furent placés dans les grandes villes du rising sun protectorate. Tu te cachas parmi les walkers sans jamais retourner dans ton royaume d'origine. Après la première année chez les walkers, tu t'achetas une cape magique de téléportation pour fuir les chasseurs de prime et tu devins invisibles pour le reste du monde. Même en étant jeune, tu devins particulièrement bon pour la traque et le combat. Ta vie n'était plus que ça, mais l'espoir ne te quittas jamais plus.