| Lady Grace - Je m'appelle Lady Grace, et je vais vivre | |
Lady Gracepartisan De noctis Date de naissance du personnage : 02/11/1877
Bits : 751
DC : 2 Novembre 1877
Messages : 977
Votre personnageRang & Métier: Civile & Strip-teaseuse /Pouliche de Joie Réputation: Lieu de Résidence: Moonlight Realm - Empire de Cristal (Fleur de Lune) Lady Grace24 ans - 2 NOVEMBRE 1877 / Moonlight Realm / PégasePhysiqueLa jeune et attrayante ponette rebaptisée Lady Grace est une pégase à la silhouette presque caractéristique. Son poil crème recouvre un corps fin, souple et élancé. Il entre en bonne entente avec le crin châtain foncé de sa crinière et de sa queue. Mais ce qui la rend si particulière demeure, d’un côté, les plumes de ses ailes, noircissant à mesure qu’elle s’éloigne de son buste pour terminer sur une tinte des plus sombres, donnant une impression quasi-mystique. Et d’un autre côté, un élément essentiel de son anatomie frappe au premier regard. Une anomalie génétique exceptionnelle ; le syndrome de la queue de lion. Comme son nom l’indique, cette spécificité à pour effet de lui accorder, dès la naissance, une queue allongée dont l’extrémité est couverte de crin de même couleur que sa crinière.
D’un point de vue plus esthétique, Lady Grace affectionne une coiffure composée d’un chignon tombant, l’avant coupé en carré, deux longues mèches de chaque côté du visage et le reste chutant en cascade, gracieusement, le long de son cou. Le crin de sa queue est plus en bataille, dressés comme les feuilles d’un palmier. Il faut ajouter à cela un poil doux, brillant et un minois aux traits délicats. En effet, Lady Grace sait et veille à prendre soin de sa personne. Et bien que le maquillage ne soit pas sa tasse de thé, elle lambine rarement sur l’eyeliner, le far-à-paupières et le mascara. Il faut bien un strict minimum afin d’être présentable face aux clients. Ses yeux à mi-chemin entre le vert et le jaune lui confèrent un regard brillant et rend son sourire aguicheur.
Elle ne s’habille que très occasionnellement. Quand il faut sortir ou durant les temps froids. Par habitude, la jument ne porte rien sur elle, si ce n’est son uniforme professionnel qui se résume à des boucles d’oreille perlées, un collier en dentelle serti d’une obsidienne, un bracelet en tissu rouge pour chaque sabot antérieurs et un troisième décoré par de petits froufrous au milieu de sa longue queue flexible, et deux longues chaussettes pour ses sabots postérieurs. Pour ajouter une touche de sensualité à ses formes. En revanche, elle ne se sépare jamais d’un ruban rouge qui retient son chignon.SurnomPetit Oiseau SexeJeune jument Race des parentsPégases SexualitéBisexuelle MétierStrip-teaseuse (et occasionnellement pouliche de joie) à la maison close de La Fleur de Lune Lieu de résidenceMoonlight Realm – Empire de Cristal Cutie MarkLady Grace n'as pas encore reçu de Marque de BeautéTalentLady Grace ne connait pas encore son talent. PersonnalitéIl est pour le moins difficile de saisir qui est réellement Lady Grace. C'est une jument-née. À la voir, on pourrait croire qu'elle n'a jamais été pouliche. Elle n'a jamais joué à des jeux d'enfant, elle ne s'est jamais pomponnée pour le plaisir, elle n’a jamais eu la liberté dont un enfant est sensé disposer. La vie qu’elle mène aujourd’hui était peut-être ce pourquoi elle était destinée. Ses talents, aussi bien que ses traits de caractère épousent à merveille son quotidien. En tant que strip-teaseuse, son rôle est d'offrir son corps en spectacle aux désirs des poneys. Elle s'en accommode plutôt bien. Elle apprécie jouer avec des situations déplacées et décalées. C'est un petit peu son sens de l'humour à elle. La moindre référence ou drôlerie, aussi chaste soit-elle éveil en elle des idées de jeux de mots et de blagues perverses dont elle savoure les réactions de ses auditeurs. Elle s'amuse de l'inconfort de certains comme d'un poulain d'un jouet flambant neuf. Feintant de manière éphémère certaines relations pour les rendre drôles. Comme la fois où, devant un couple de client, elle s'était inventée toute une histoire afin de faire croire à ces gens que sa partenaire et elle étaient ensemble. Cela à bien failli se terminer en baiser fougueux. Autant dire que sa camarade de poll-dance ne l'a pas épargné sur les remontrances le reste de la soirée. Une autre activité entre dans la catégorie de ses petits plaisirs. Les racontars et les commérages en tout genre. Lady Grâce collectionne les rumeurs et les informations comme d'autres le ferait avec des capsules de bouteilles ou des timbres. Elle connaît nombre de façons de dénicher ce genre de sujets croustillant. Comme le dit le proverbe, “l’information, c'est le pouvoir.” Après plusieurs années de pratiques, elle a appris à se servir de ce qui se disait sur les uns et les autres et s'en servir à son avantage, aussi bien pour sa sécurité que pour ses gamineries. Oui, Lady est une pégase sournoise dans un monde corrompu. Qu'y a-t-il de mal à cela quand tout est une question de manipulation ? Mais son divertissement favori est le jeu de la séduction. Souvent, lorsqu’un étalon ou une jument qu'elle trouve à son goût demeure seul face à un verre d'alcool, elle n’hésite pas à aller se renseigner sur cette âme, la plupart du temps peinée, pour lui montrer quelques preuves d'affection et finalement profiter de cette situation pour imiter l'attirance. Seulement, son entreprise s’achève toujours lorsqu’elle retrouve un brin d'espoir et de joie dans les yeux de l’autre. Cette part de cruauté, ou bien d'altruisme étrange, la caractérise bien. Elle qui vit et est passée maîtresse dans le mensonge. Les apparences sont trompeuses. Celles de Lady Grâce le sont plus encore.
Le petit oiseau de la Fleur de Lune cache bien son jeu de par ses enfantillages insolents et sa silhouette drapée de mystères. Elle a toujours l'air à l'aise, dans son élément lorsqu’on la voit se déhancher, bavarder, contempler. Tout en elle respire l'habitude et la facilité. Une pointe de lassitude, parfois ? Mais si quelqu'un parvient à la disséquer, à voir ce qui se trame du côté de son cœur, ce poney y trouverait une terre désolée et triste. Une jument brisée. Pareille à ses semblables, jamais elle ne se serait attendue à vivre une existence aussi décadente, bien que l'on y trouvait un certain confort, loin de la misère. Étant enfant, protégée par des parents aimant, elle les voyait souriant, chaque matin, ils l'entouraient en lui donnant diverses surnoms affectueux, et le soir, ils la bordaient en lui affirmant qu'ils l'aimaient fort. Qu'elle était tout pour eux. Même dans les conditions les plus difficiles, ils formaient tous trois une famille unie contre vents et marées. Et dans son esprit d’enfant, son univers la faisait reine d’un monde rempli de fleurs, de lumière chaleureuse. Elle se voyait rencontrer l'amour, trouver un beau et grand foyer où elle habiterait avec son grand et bel étalon et ses parents, souriants à pleine dents car ils seraient sortis de leur pauvreté. Que de fantasmes. Que d'utopies et de chimères. Elle en serait presque à se mépriser d'avoir pu être aussi naïve. Sa seule excuse était son jeune âge, chargé de son lot d'ignorance. Maintenant, tout ceci avait disparu. La douleur et la colère remplaçaient la joie et l'insouciance que ses parents lui avaient inculqué auparavant. Le jour où elle a comprit ce qu’était la réalité de ce monde, elle a baissé les sabots. Les rêves, l'amour, l'espoir, la bonté… Tout ceci n’était qu’un ramassis de mensonges. Des fables, des foutaises. Et ceux qui sont encore assez stupides pour y croire encore ne sont rien d'autre que des affabulateurs. Des fous. Ou bien des menteurs de la pire espèce. En général, Lady Grace n'aime pas beaucoup parler d'elle. Elle trouve des excuses et des méthodes fines à n'en plus finir pour détourner les sujets qui la concerne de trop prêt et passe son chemin. En particulier lorsqu'il s'agit de ce genre de discours. Il est d'ailleurs flagrant et facile de remarquer le mépris qu’elle est capable de montrer lorsqu'elle voit ou entend une jeune jument discuter avec un étalons et que les deux se regarde, de la passion plein les yeux. Un exemple parmi tant d’autres, à l'issue desquelles elle claque la langue de dédain ou bien pousse un sifflement moqueur. Elle ne croit plus en grand-chose. Pour elle, tout n'est que faux-semblant, intérêt malhonnête ou immaturité intolérable. Et pourtant… s'agit-il uniquement de mépris ? Ses réactions hautaines ne dissimuleraient-elles pas une profonde frustration, voire, une pointe de jalousie ? Ce sont ses rêves à elle qui ont été détruits, rattrapés par une réalité sans pitié. Pourquoi en serait-il autrement pour autrui ? Cela ne serait pas juste. Alors pourquoi ?
Pourquoi ?...
Derrière ses airs de juments superficielle se cache une ponette ayant perdu son âme d'enfant et toutes ses espérances, se rattachant à la vie qu'il lui reste. Se montrant très peu émotive en temps normal, elle est restée quelqu’un de sensible et de plus empathique qu'elle ne le laissera jamais paraître. Peut-être n’en n’a-t-elle-même pas conscience. Par ailleurs, il lui arrive souvent, quasi quotidiennement, de demeurer enfermée dans sa chambre privée, seule, et à se morfondre sur ses draps. De ce fait, elle finit presque toujours par s'endormir, épuisée par ses démons. Ce qui explique pourquoi elle reste en forme et énergique malgré sa personnalité calme pour ne pas dire posée. Pour dire toute la vérité, cette ponette regrette, au plus profond de son être, d'avoir subit tout ce qu’elle a eu à subir. Elle désirerait tant être de nouveau capable d’être puérile, de rêver son futur comme avant, d'aimer sincèrement et de croire aux miracles. Seulement, c’était une chose désormais impossible. Les blessures dans son esprit resteront à jamais ouvertes. Sa colère et son désespoir ne disparaîtront jamais totalement. Ils ont laissé une trace indélébile, jusque dans sa chair. Les temps sont durs. Alors elle a choisi d’être aussi dure qu’eux. Sa rage, elle l'a mute en une puissante détermination. Ses regrets servent de trampoline à sa désinvolture et à son impudence. Ainsi, elle reste concentrée sur le présent. Sans penser ni au passé, ni à l’avenir. Voici sa résolution. Ici, c'est sa vie. Et nulle part ailleurs. Ses parents ? Elle ne veut pas en entendre parler. Elle ne veut pas les revoir. Enfin, c'est ce qu’elle se dit afin d'effacer à jamais leur présence de son existence pour ne pas être à nouveau troublée et finir dans son lit, à ressasser ses douleurs. Son véritable nom ? Elle le connait. Elle ne l'a jamais oublié. Mais elle le hait. Tout autant que ses parents. Elle ressent toujours cette rancœur tenace mais l'occulte, comme le reste. Toute empreinte du passé représente un obstacle inutile. Une autoflagellation absurde. Il n’y a plus que deux choses qui comptent et qui vaillent la peine qu’elle vive encore. Ses consœurs et son travail. Même si c'est dur, elle vivra. Lady Grace va vivre. Quitte à devenir la plus grande putain d'Equestria, quitte à continuer à se droguer pour tenir, à boire pour oublier et à forniquer avec n'importe qui pour se réconforter.
…Oui…
MOI, Lady Grace, je vais vivre.HistoirePOSTS SUIVANTS -> A propos du joueurPUF : Dreamer Scene DC : Aucun pour l'instant Que pensez vous du forum : J'ai trouvé le design très attirant dès ma première visite. Maintenant que je me suis inscrit, j'en sais un peu plus, donc je le trouve pas mal du tout. J'ai hâte de voir comment je vais intéragir dedans. Comment l'avez vous trouvé : Partenariat avec My Little Equestria Avez vous les droits sur l'image du personnage : Je vais utiliser le kit prévu avec le prédéfini (Design de Emala Jiss) Code de Validation : Validé par le Phobos ~ | | | Lady Gracepartisan De noctis Date de naissance du personnage : 02/11/1877
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Votre personnageRang & Métier: Civile & Strip-teaseuse /Pouliche de Joie Réputation: Lieu de Résidence: Moonlight Realm - Empire de Cristal (Fleur de Lune) - ATTENTION : Bien que cette histoire soit lisible par tous, certains passages sont susceptibles de heurter la sensibilité de certains. A lire en connaissance de cause. :
CHAPITRE 1 : Ma famille
Je ne dispose que de peu de lumière dans cette vieille bicoque qui ne mérite même pas le titre de baraquement. Dehors, il fait déjà nuit et maman et moi attendons patiemment le retour de papa. Après son travail au garage, il passe par le petit marché près de la place publique pour faire quelques courses. Il ne rapporte jamais grand chose, mais c'est ce qu’il faut pour que l'on mange bien pendant presque cinq jours ! Maman me dit que c'est beaucoup, surtout qu'elle reste à la maison pour s'occuper de moi. Seul papa gagne de l'argent à la maison. Un jour, j'ai demandé à mes parents pourquoi je ne pouvais pas travailler pour gagner des sous moi aussi. Ils m'ont dit que j’étais trop petite. J'ai trois ans, pourtant. Et on m'a dit que c’était beaucoup ! De toute façon, j'ai jamais le droit de rien faire. Je ne peux même pas sortir pour aller jouer dehors avec d'autres poulains. Bien sûr que j'ai demandé pourquoi. Mon père et ma mère m'ont dit que c’était parce que j’étais unique et que je devais devenir plus grande avant de pouvoir sortir toute seule. C'est vraiment pas juste ! J'ai jamais le droit de rien, moi…
J'entends la porte d’entrée s'ouvrir puis se refermer en claquant. C'est papa ! Maman est déjà auprès de lui, je l'ai entendu inspirer très fort. Et la respiration de mon père me parviens haletante depuis l'autre côté de ma petite chambre. J'ouvre la porte qui me donne directement accès au palier. Nous n’avons qu’un seul étage chez nous. Maman aide papa à s’asseoir sur une chaise. Il a du sang sur la tête et a l'air d'avoir mal au ventre vu comment il pose ses sabots dessus. Même si ce n'est pas du tout la première fois que ça arrive, j'ai toujours un peu peur quand c'est comme ça. Maman se tourne vers moi.
« Ma puce, va chercher la valise à bobos, s'il te plaît. Me demande-t-elle très doucement. »
La valise à bobos, c'est là qu’on range tous nos pansements et nos médicaments. C'est une boîte magique qui permet de tout soigner. Elle est gardée dans l’armoire de la chambre de mes parents. Je galope pour prendre la mallette rouge et l'apporte à maman.
« Ils étaient plus que la dernière fois… dit mon père, la tête basse. »
« Ce n’était pas la bande de Rouge-Gorge ? Questionne alors ma mère, étonnée, alors qu’elle tapote le front de mon père avec une compresse imbibée de désinfectant. »
Papa serre les dents et plisse fort les yeux. Moi non plus je n'aime pas le désinfectant. Sa pique et sa sens mauvais.
« Si… Mais il y a encore deux trois gars qui l'ont rejoint. Heureusement que j'avais une clef à molette. J'en ai assommé un et puis deux autres mon attrapé. J’ai réussi à m'enfuir avec les commissions. »
Mon papa, c'est le plus fort. Il pouvait battre n'importe quel adulte. Je m'approche, souriante de fierté d'avoir un papa aussi cool.
« Tu as battu des méchants, aujourd’hui papa ?! »
Il sourit dans un bref soupire. Puis sa patte m'ébouriffe la tête. J'en ricane parce que ça me chatouille.
« Oui, chérie. Mais les méchants continuent de venir. C'est pour ça que tu dois rester en sécurité ici. »
Mon expression passe de l’admiration à la bouderie et je m’assoie en croisant les sabots. Je déteste qu'il me dise ça. Je ne suis pas stupide, j’ai bien compris que je pouvais pas encore partir d'ici. En fait, les seules fois où je sors, c'est quand maman va faire les grosses courses. Ou bien quand on part faire une promenade dans une forêt à proximité. J'adore me balader. J'en profite pour ramasser des fleurs, des feuilles et des bâtons. Et après, je m'en sers pour faire des jeux. Mais mes parents ne veulent pas que je les ramène à la maison. Ça fait de la saleté. Maman vient de finir de nouer un bandage sur le crâne de papa. Parfois, je me demande pourquoi il ne le garde pas tout le temps. Presque toutes les semaines, il a un bandage sur la tête. Et pareil pour maman, quand elle va à la blanchisserie ou à la banque. Sauf qu'elle, c'est surtout sur les ailes. Parce que maman est super rapide. Elle vole trop vite pour les méchants et personne ne la rattrape. Mais du coup, elle a mal aux ailes une fois de retour.
De toute façon, quand je serais grande, je serais forte et rapide. Et je battrais les méchants.
Comme papa et maman. Et ce seront eux qui devront mettre des bandages sur leur tête et leurs ailes.
« Va t'allonger un peu. Je vais m'occuper de ce que tu as rapporté. S'adresse maman à papa en l'aidant à se relever. »
Elle se tourne ensuite vers moi et me regarde avec un petit sourire en coin. « Tu veux m'aider à ranger et à faire la cuisine ? »
Je bondis aussitôt.
« Oh oui ! »
J'adore aider mes parents. Je cuisine avec maman ou je bricole avec papa. J'apprends à faire plein de choses avec eux.
Juste avant de rentrer dans la chambre, mon père a quelque chose à me dire.
« Moineau. Avant ça, regarde dans le sac. Tout au fond. »
Je sus très curieuse. J’obéis et je plonge jusqu'au bout du paquet en papier marron. Derrière trois pommes et deux plats froids, je parviens à attraper entre mes sabots un objet mou. C'est doux, c'est pelucheux, ça a des poils. Je sors du sac en me tortillant et en ressort avec un ours en peluche tout blanc avec un nœud papillon rouge autour du cou. Je l'admire un temps, puis je regarde à nouveau mon père.
« Joyeux anniversaire, mon cœur. »
Je reviens sur l'ours. Mes yeux s'agrandissent. J'aime déjà super fort cet animal. Mon visage laisse exploser ma joie et je sers fort mon nouvel ami dans mes pattes. Je le pose ensuite sur mon dos avant de courir vers mon papa adoré et je lui fais un énorme câlin. Je lève la tête pour voir la sienne. Il me contemple tendrement en me prenant entre ses gros sabots.
« Merci papa. »
« De rien. »
Je l’étreinte encore plus fort.
« Je t'aime. »
« Moi aussi, moineau. »
Dès qu’il m'a reposé, je fonce vers maman pour l’aider, avec mon nouveau compagnon. Papa referme la porte derrière lui.
Mr.Knotimer, mon nounours, m'a donner un gros coup de patte ! C’est lui qui a touillé la soupe, qui a coupé le pain et il m'a assisté pour mettre le couvert. Maman était très contente. Et puis, il a mangé avec nous. Il a d'ailleurs faillit se salir, ce cochon ! Mais on a bien dîné. Il a fait beaucoup rire papa et maman. Et moi aussi.
Et puis, vient leur d'aller dormir. Je n’ai pas beaucoup sommeil alors je demande à maman de me faire un câlin avant. Elle se couche avec moi et me prend dans ses sabots. Moi je me blottis contre elle. J'entends un bruit bizarre ; “boom-boom… boom-boom… boom-boom”. Maman me dit que c'est son cœur qui bat parce qu'elle est heureuse de m'avoir. Inconsciemment, quelque chose entoure une des pattes arrière de ma mère. Elle jette un œil, puis repose doucement sa tête, rassurée que ce ne soit que ma queue. Ce pourquoi je suis spéciale. Ma queue de lion. Je ferme les yeux alors que les fers de ma mère me caressent le dos. Cette douce chaleur. L'odeur de maman… je m'endors sans le savoir, Mr.Knotimer dans les sabots.
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CHAPITRE 2 : Ma solitude
« Vas-t’en, sale monstre ! T'as pas le droit de jouer avec nous. »
Je ne comprends de pas… pourquoi Blazing me rejette, tout à coup ? Et les autres ne font toujours rien. Ils me fixent avec des yeux remplis de haine et de mépris… pourtant, il n'y a pas trois jours, on s'amusait ensemble. On jouait à chat, au ballon, à cache-cache. Et maintenant, ils me traitaient de sale monstre… c’était presque si il ne m’avait pas poussé pour me faire trébucher quand il a fais son grand geste de répulsion. Maintenant, je me retrouve assise par terre.
Mr.Knotimer est serré contre moi. Sa joue s’humidifie au contact des premières larmes. Je renifle fort. Je me sens terriblement seule, détestée et je ne sais pas pour qu’elle raison.
« Pou… Pourquoi ?... Je croyais… Qu'on était amis… »
Le brusque changement de leur expression me fait froid dans le dos. Ils me regardent soudainement de haut, ils ont quelque chose de mauvais en eux. Et je le vois bien. Ils ne sont pas les mêmes poneys avec qui j'avais partagé une poussière d'existence. Ce sont des monstres. Ils me font horriblement souffrir. Je veux rentrer à la maison et ne plus jamais sortir. Je comprends pourquoi mes parents ne voulaient pas que je quitte la maison avant. La première fois, c’était il y a quelques mois. Je venais d'avoir quatre ans. Mais je devais toujours sortir habillée. Mes camarades m'ont bien évidemment demandé pourquoi je portais une grosse cape. Et je leur disais que j'avais froid. Nous étions au printemps et je mourais de chaud. Mais maman m’avait formellement interdit de la retirer. Car c’était le seul moyen de cacher ma queue. Si les gens de l'extérieur la découvraient, ils ne comprendraient pas et nous aurions des ennuis. Et aussi, je ne devais pas donner le vrai nom de mes parents, ni le mien. J'ai appris par cœur des noms étranges pour faire croire aux autres que j’étais quelqu’un d’autre. Je trouvais ça rigolo. J'avais l'impression d’être une espionne en mission secrète.
Mais, il y a deux semaines, les amis que j'avais réussi à me faire ont finit par voir ma particularité. J’ai eu très peur à se moment-là. Pourtant, ils ont trouvé que c’était génial d'avoir une queue aussi unique. Alors j'ai continué à me cacher, tout en faisant promettre aux autres de ne rien dire aux adultes. C’était notre petit secret. Malheureusement, une vieille dame est passée un jour et a vu ma queue qui avait dépassé un instant de mon lourd vêtement. Elle a bondit comme un volatil en hurlant.
« Haaaaa ! Monstre ! Erreur de la nature !! Écartez-vous d'elle, les enfants ! N'approchez pas cette abomination !! »
Elle a crié tellement fort que tout le voisinage est sorti et la méchante grand-mère me pointait rageusement du sabot en continuant de crier. Elle ressemblait à une sorcière et elle me terrifiait. Je n’étais pas la seule à être prise de court par les évènements. Mes amis aussi restaient bouche-bée. Puis des parents sont venus chercher leurs enfants, un peu suspicieux, mais sans plus. Ils ne m'accordaient que des regards soupçonneux et un peu perdus. J’ai finit toute seule avec la folle âgée et elle a commencé à s'approcher avec sa canne pour me frapper. J’ai galopé jusqu’à chez moi. Mes parents faisaient une sieste. Tant mieux. Je ne voulais pas leur parler de ce qui s’était passé. Je ne voulais pas qu'ils m'interdisent encore de sortir. Même si j'ai eu très peur ce jour-là, je pensais que ce n’était juste qu’un coup de malchance. Je me trompais…
Les autres enfants ne me quitte pas des yeux. Blazing s'approche de moi, comme prêt à me taper au moindre faux mouvement de ma part. Je resserre l’étreinte de mon nounours. Je n'arrivais pas à arrêter de pleurer. Le poulain me dit alors le plus sérieux du monde.
« Nos parents nous on dit que tu étais un monstre. Ta queue bizarre est le signe que tu est un être mauvais et que tu es née pour faire le mal. On voulait pas y croire. Mais ensuite, la vieille jument nous a raconté une histoire. Et dedans, le cheval à queue de lion était le plus méchant de tous les méchants. On veut pas être amis avec toi. Tu es méchante. Même que mon papa m'a dit que si on te revoyait, on devait pas hésiter à te taper et à te lancer des cailloux. »
Derrière lui, mes anciens compagnons ramassent déjà quelques gravas par-ci par-là et s’apprêtent à me les jeter au visage. Je dois fuir. Mais je suis tellement abattue, tellement triste et en colère que je ne veux plus bouger. Blazing reprend en me criant dessus, me faisant encore plus sangloter.
« Alors tu ferais mieux de partir avant qu’on ne le fasse ! On veut plus jamais te revoir ! Dégages !!! »
Malgré toute la peine de mon cœur, je prends mes pattes à mon cou et m’enfuis jusqu’à ma cabane. Mes plaintes résonnent dans la rue en terre battue. J'ai le nez qui coule et la gorge sèche. J'ouvre et je ferme violemment la porte d’entrée. Je vois papa et maman. Ils sont surpris. Ils deviennent inquiets. Je passe outre ces détails et je cours vers eux. Et je pleure, la tête contre les côtes de maman. Elle me prend tout contre elle, doucement, et me laisse pleurer, hurler. « Chuuuuut… là, là. Je suis là, ma chérie. »
Je ne sais pas ce qui s'est passé ensuite. Je pense avoir simplement laissé sortir tout mon chagrin. Toute ma frustration. Et j'ai tellement pleuré que je me suis endormie. D'ailleurs, au levé du soleil, je me réveille en m'étirant. J'ai bien dormi. Mais je ne me sens pas mieux pour autant. Je me souviens parfaitement de ce qui s'est passé. Je suis complètement K.O. je n'ai ni faim ni soif. J'ai simplement envie de rester dans mon lit et de me rendormir. Refaire une petite sieste.
Maman et papa arrivent juste à ce moment-là. Ils entrouvrent d'abord la porte, puis, voyant que je suis debout, ils pénètrent dans ma chambre. Ils ont l'air triste de me voir triste. J’ai les yeux chauds et les paupières qui grattent. J'ai encore un peu de mal à respirer par le nez. D'ailleurs, maman m’apporte un mouchoir avec lequel elle me bouche les narines. Je souffle fort dedans. Puis elle s’assoit sur le bord de mon lit, papa reste debout juste à côté de moi. Il me caresse la tête.
« Tu te sens mieux ? me demande-t-il. »
Je lui réponds en remuant la tête de droite à gauche. Maman pose un sabot sur les miens et me questionne à son tour.
« Tu veux bien nous dire ce qui t'est arrivé hier ? »
Je prends une longue inspiration, les yeux toujours rivés sur ma couverture. Les mots arrivent par vague, par le biais d'une voix cassée.
« Tous mes copains m'ont dit… que j’étais un monstre… à cause de ma queue. Je voulais jouer avec eux, comme d'habitude… et là, Blazing m'a poussé… et il m'a crié dessus. Alors que… on était amis. Il m'a dit que c’étaient leurs parents qui leur ont dit de ne plus me parler. Même de me taper si je revenais… »
Mes parents se regardent, profondément attristés d'entendre ça.
« Tu sais pourquoi leurs parents leur ont dit ça ? Demande papa. »
« Ils ont dit que, ma queue, c'est celle d'un lion et que ça veut dire que je suis le poney le plus méchant de tous les méchants de la terre… »
Papa baisse la tête. Il a l'air furieux, à présent. Maman, elle, se rapproche de moi et me prends dans ses pattes. Dépitée, je m'interroge.
« Est-ce que… je suis vraiment méchante ? »
Papa vient aussi faire un câlin. Il s'assoit par terre et, comme il est grand, nous entoure, maman et moi, de ses sabots.
« Non, mon ange. Tu es tout le contraire. Tu es la plus gentille et la plus adorable des pouliches qui existe. Me déclare alors maman. »
« Ne laisse personne dire que tu es méchante. Tu ne l'es pas. Les gens méchants, ce sont ceux qui font le mal. Tu n'as rien fais de mal. Ce sont tes camarades qui sont méchants. Ce sont ceux qui nous font du mal qui sont les véritables méchants. Tu comprends ? Enchaine papa. »
Je serre le cou de maman dans mes pattes, les yeux fermés. Je les ouvre à nouveau.
« Je peux avoir Mr.Knotimer, s'il te plaît maman ? »
Il était resté derrière moi, sur mon oreiller. Elle l'attrape et me le donne. Je lui fais un câlin à lui aussi. Finalement, c'est lui mon seul ami. Parce qu’il ne peut que me faire du bien. Nous restons comme ça pendant un instant, puis les parents me relâchent.
« Reposes-toi un peu, mon moineau, dis papa. »
Maman se lève et papa la suit pour sortir de la pièce. Je leur dit, allongée à nouveau sur ma couette.
« Maman, papa. Je ne veux plus jamais sortir. »
« Ne t'en fais pas. Murmure maman, qui est revenue vers moi pour me caresser la joue, la crinière. Tu es en sécurité ici. Et il ne t’arrivera plus rien. »
Elle m'embrasse le front et tous les deux me laissent me coucher. Je me relève et je prends Mr.Knotimer. Je le regarde dans les yeux, sévère et sérieuse.
« Et toi, tu dois rester avec moi. Tu n'as pas le droit de sortir. Et si quelqu'un me fait du mal, je veux que tu sois là pour me réconforter. C'est compris, Mr.Knotimer ? »
Il a l'air d'avoir compris. Il revient sous les draps avec moi et je suis sûre qu'il s'est endormi avant moi.
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Votre personnageRang & Métier: Civile & Strip-teaseuse /Pouliche de Joie Réputation: Lieu de Résidence: Moonlight Realm - Empire de Cristal (Fleur de Lune) - ATTENTION : Bien que cette histoire soit lisible par tous, certains passages sont susceptibles de heurter la sensibilité de certains. A lire en connaissance de cause. :
CHAPITRE 3 : Mon départ
Rien ne s’était arrangé ici… Mes parents se font de plus en plus agresser. Les gens commencent à organiser de petites attaques contre notre maison. En conséquence de quoi, j'ai une fenêtre de brisée. Ce qui fait qu'en cas de pluie, ma chambre est toute mouillée et même en aillant déplacé mon lit, j'entends pleins de bruit effrayants. Et j’ai eu un œil au beurre noir pendant une semaine parce que je m’étais prise le projectile dans l’œil. La serrure de notre maison a été endommagée un jour où un petit groupe de brutes est venu essayer d'enfoncer la porte. Papa les a repoussé, mais ils ont failli détruire l’entrée à force de taper dessus. Un corps de garde a ensuite interpellé les bandits mais ils n'ont rien fait d'autre. Mais le pire, c’était ce matin… Le père de Blazing est venu chez nous. Il disait que son fils était malade et que c’était de ma faute. Que je lui avais jeté un sort. Il s'en est pris à moi et voulais me frapper avec un gros gourdin. Papa s'est battu contre lui et… il… l'a tué. C’était horrible. Il y avait du sang partout. Sur le sol, les murs, sur mon père et sur celui de Blazing. Maman m'avait emmenée dans sa chambre et me cachait contre elle, m’incitant a ne pas regarder par la porte entre-ouverte. Mais j'ai vue. Je ne comprenais rien. Cela paraissait irréel. C’était comme si je n’étais plus là pendant un temps. Mon corps s’était figé et mes yeux hébétés restaient collés au spectacle morbide qui se déroulait à côté. Je n’ai rien entendu ni vu ce qu'a fait mon père ensuite. Maman m'a gardé contre elle et m'a bercé sans que cela ne me fasse réagir. Elle m'a alors mis un sabot devant les yeux pour que j’arrête de regarder. Je me suis retournée et suis restée, tremblante, dans les pattes de maman. Aucun son ne sortait de ma bouche. J'étais paralysée.
Lorsque je sors de ma torpeur, je suis sur le dos de maman. Elle porte deux sacoches remplies à ras-bord sur ses côtés et pareille pour papa. Ils marchent à pas vifs au milieu d'une longue route pavée entourée d'arbres. Nous ne sommes plus à la maison et je ne sais pas du tout où nous allons.
« Maman ? On est où ? »
« Tu es réveillée ma chérie. Comment tu te sens ? »
« J'ai sommeil, maman. Lui rétorque-je en bâillant. »
Maman approche un fer pour le caresser la crinière.
« Alors reposes-toi. Nous déménageons et nous partons pour habiter dans un meilleur endroit. »
La nouvelle ne me fait ni chaud ni froid. Je ne voulais pas rester là-bas de toute façon. Les gens étaient tous méchants. J’espère qu'il y aura des gentils dans notre nouvelle maison. Je m’endors presque immédiatement. Mais j'ai néanmoins le temps d'entendre papa et maman discuter un peu avant.
« Tu es sûr que nous pouvons lui faire confiance ? Questionne maman, méfiante. »
« Nous ne pouvons pas, mais c'est la seule option que nous ayons maintenant que quelqu'un est mort sous notre toit. C'est un type sournois, mais il est fiable. Il nous fera passées avec ce que je lui apporte. »
« Mais après ? Comment allons-nous faire ? Nous n'aurons même pas assez pour nous nourrir et nous abriter… »
« Si. La coupe papa, déterminé. Le Moonlight Realm est un lieu où le travail ne manque pas. On se débrouillera. »
Maman a l'air énervée tout a coup.
« Tu sais quel genre de travail est le plus facile d’accès. Et il en est hors de question. »
« Non. On trouvera autre chose. »
Il y a un silence pesant, maintenant. Maman reprend, encore plus inquiète.
« Et si on se fait prendre ? Tu sais que nous n'avons pas le droit de passer les frontières parce que les deux autres royaumes nous perçoivent comme des parasites. »
Je peux presque entendre les dents de papa grincer.
« Rien ni personne ne nous empêchera de vivre. »
| | | Lady Gracepartisan De noctis Date de naissance du personnage : 02/11/1877
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CHAPITRE 4 : Mes découvertes
J'ai faim. J'ai soif. On n’a pas beaucoup à manger. Et on change de maison tout le temps. Ça fait un an que nous avons déménagé, mais je regrette notre ancienne cabane. Même si, maintenant, je dors entre maman et papa toutes les nuits, il n'y a pas beaucoup de places dans le lit. On mange parterre. Il faut sortir de la chambre pour aller dans le couloir et accéder aux toilettes et il y a toujours quelqu’un pour m’empêcher d'y aller quand j'ai envie… Déjà qu’elles sentent hyper mauvais ! En plus, les gens font peurs. Et certains ne sont pas très gentils. Ils crient sur papa et maman. Et papa et maman leur crient dessus aussi. Bien sûr, ce sont mes parents qui gagnent à chaque fois. Mais à chaque fois qu'un inconnu me voit, on doit changer de maison. Et ça arrive souvent. Alors je dois toujours cacher ma queue. On se sert de la paille d'un balai pour faire croire que ma queue a un problème à cause d'une maladie. Je déteste ça… Ça me gratte, ça me pique et ça m'entortille la queue dans tous les sens, ce qui fait mal. Mais je suis obligée quand je veux aller aux toilettes. Heureusement, j'ai toujours mes parents et Mr.Knotimer. Et puis, papa et maman ne se font plus attaquer. C'est bien !
Par contre, je me retrouve souvent toute seule parce que papa travaille de nouveaux mais maman aussi travaille à présent. Et je m'ennuie à la maison. Je joue avec Mr.Knotimer. Je ne peux même pas lire de livre, je ne sais pas lire. Et quand maman et papa ne rentrent pas trop tard, ils sont trop fatigués pour jouer avec moi. Maman essaie parfois de m'apprendre un peu à lire, mais c'est dur. Je ne comprends pas tout, mais c'est drôle de voir maman ouvrir grand la bouche et faire plein de grimaces. Papa vient en faire aussi parfois. Enfin, ils me racontent des histoires parfois pour m'endormir. Ce soir, c'est l'histoire d'une jument pauvre qui rencontre pleins de gens. Ils sont tous méchants avec elle. Sauf un. Un étalon qui est venu la voir et qui l’emmène avec lui pour lui faire découvrir la vie de château. La jument est méfiante, mais elle se laisse de plus en plus faire. Les lits douillets, les bons repas, les grandes fêtes. Et un jour, l’étalon la demande en mariage. Elle accepte. Ils se marient. Maman parle de la superbe robe blanche qu’elle porte pour la cérémonie. Et ils vivent heureux. Jusqu’à ce que la jument assassine son mari. Ainsi, elle reçoit tout ce qu’il avait et elle garde tout pour elle seule. Cette histoire m'a presque fait pleurer…
Juste avant que je ferme les yeux, maman me susurre quelque chose de curieux.
« Quand tu seras plus grande, tu comprendras ce que signifie cette histoire. »
Ça me trotte dans la tête un moment avant que je ne m'endorme.
Il fait trop chaud. La chaleur me réveille. Sans trop réfléchir, je m'en vais aux toilettes pour boire un verre d’eaux dans le lavabo. J'ai six ans, je suis grande et je peux tout faire toute seule. Cette fois, le lavabo est assez bas pour que je puisse boire. Je mets la paille de balais sur ma queue et je sors dans le couloir étroit. Je n'ai pas peur du noir et de la lumière arrive par la grosse fenêtre au bout du corridor. Je vois que la lampe à l’intérieur des WC est allumée. Quelqu’un les utilise déjà… je grogne parce que je suis en colère. Pourquoi c'est toujours quand c'est mon tour ?! C'est vraiment pas juste. D'un coup, j'entends un bruit qui vient de là où je voulais aller. Comme un cri, mais tout petit. Un cri d'oiseau ? Je m'approche pour mieux entendre. Je reconnais la voix de maman, très basse. Et… il y a aussi celle de papa. Pourquoi ils sont là-dedans tous les deux ? Il y a une serrure assez grosse pour que je puisse voir derrière la porte. Il y a bien papa et maman. Papa est assis sur la cuvette, maman… sur lui. Elle bouge bizarrement et fait des bisous sur la bouche à papa. Qu’est-ce qu’ils font ? C'est pas fait pour ça, les toilettes ! Je toque à la porte, agacée.
« Maman, papa ! Laissez-moi entrer. Je veux boire de l'eau. »
Il y a un gros silence avant que papa ne me dise d'une voix très très hésitante.
« … euh… Oui oui, ma puce. On arrive. Mais si tu voulais bien au moins retourner dans la chambre s'il te plaît. Ça ne se fait pas d'espionner les gens comme ça, tu sais. »
D'abord boudeuse, je me sens presque immédiatement coupable d'avoir fait quelque chose de réprimandable et j'obéis sans rien ajouter. J'attends mes parents pendant encore cinq minutes. Au moment où ils passent la porte, ils ont l'air gênés.
« Tu peux y aller, maintenant. Me dit maman. »
Sa voix prend un ton plus ferme et sévère.
« Mais nous t’interdisons strictement de recommencer. C'est très mal d'espionner les gens. Quelque soit les circonstances. Même nous, c'est mal de nous espionner. Tu as compris ? »
Je baisse les yeux, les oreilles, puis la tête. Papa et maman ont toujours tout fait pour m'apprendre les bonnes manières et le savoir-vivre. Comme demander poliment en disant “s’il-vous-plait” ou bien m’excuser quand je faisais une bêtise.
« Pardon maman… »
Elle se radoucit aussitôt.
« Va vite boire. Il faut dormir. »
Je ne me fais pas prier et je trotte étancher ma soif. J'allais dormir bien plus facilement comme ça.
| | | Lady Gracepartisan De noctis Date de naissance du personnage : 02/11/1877
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CHAPITRE 5 : Ma perception
Trois ans…
Cela fait trois ans que nous passons notre vie à changer de résidence, ma famille et moi. On arrête plus. Je n'ai pas compté le nombre d’hôtels minables que nous avons connu. À mon avis, on ne doit pas être loin de les avoir tous côtoyé au Moonlight Realm. Et quand je parle de minables, il ne s'agit pas seulement des lieux délabrés aux murs craquelés et grouillant de vermines. Souvent, ces auberges à deux sous servaient de lieux de travail à des juments employées dans des bazars. Ou bien des couples libertins venaient accomplir leurs doux pêchés dans un lieu miteux dans lequel personne ne viendrait les déranger. Des maris et des femmes infidèles venaient tromper la confiance de tous dans leurs chambres louée contre une bouchée de pain. Quasiment une nuit sur deux, je pouvais entendre la literie se froisser, les suspensions du lit grincer. J’entendais des exclamations sonores, des gémissements, des cris. Souvent de volupté, parfois de douleur, mais toujours ceux d'une jument. Je me rappelle d'une fois où un étalon, dont la taille le faisait apparaître tel un géant à mes yeux, accompagnait une pouliche qui devait avoir l’âge que j'ai aujourd’hui. Ce soir-là, je n'ai rien entendu. Pas de cris, pas de soupir. Pas de matelas qui remue ni de ressort qui se tort. Rien. Seule la petite ponette est ressortie. Elle tenait entre ses dents une bourse remplie de beaucoup de pièces. Elle était inexpressive. J'avais entendu son pas léger, alors j’étais sortie. Elle ne m'a pas regardé. Elle s'est contenté d'avancer dans le noir avec comme seul bruit de fond ses pas et les pièces qui s’entrechoquaient dans le sac de cuir.
…
Je n'oublierai jamais son visage…
Pendant les trois ans qui ont passés, j'ai aussi appris beaucoup de choses. En l’occurrence, à lire. Maintenant, j'arrivais à lire toute seule. Lentement, mais toute seule ! J'ai appris de nouveaux mots rigolos en entendant les gens parler, comme “biiip” ou “biiip” et aussi “biiip”. Mais quand je les ai dis à maman et papa, ils m'ont grondés en disant que c’étaient des gros mots, très vilains et qu’il ne fallait pas les dire parce qu’ils étaient méchants. Aussi, maman et papa m'ont parlé de notre pays. Il s’appel Equestria et est composé de trois royaumes. J'ai du mal à me souvenir de leur nom. Mais en tout cas, les trois sont dirigés par de méchants poneys égoïstes et sans cœur. Ça m'a tellement trituré l’esprit que j'ai dis un jour.
« Mais il n'y a que des méchants à Equestria ?!
Papa et maman m'ont souri.
« Non, ma chérie. M'a répondu maman. Heureusement, il existe aussi beaucoup de personne gentils. C'est juste qu'il est plus difficile de les trouver. »
« Et on les trouve comment ? »
Papa a passé son sabot sur mon épaule.
« En regardant attentivement. »
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CHAPITRE 6 : Mes peurs
L'ambiance devient de plus en plus lourde chez nous. Maman et papa sont de plus en plus fatigués quand ils reviennent. Ils recommencent même à se faire taper par d'autres poneys. Sauf que ce n'est pas à cause de moi et de ma particularité maintenant, mais les gens chez qui ils travaillent sont de sales méchants. Mais ce n’est pas le pire. Depuis plusieurs mois, maman et papa se disputent tout le temps. Je ne comprends pas ce qu’ils disent, mais à la fin de leurs conflits, ils s’étreignent et maman pleure. Je n'ai pas le droit de les espionner, alors je ne bouge pas, faisant semblant de dormir. Mais j'ai, moi aussi, envie de pleurer quand je les entends. Mr.Knotimer réussit tant bien que mal à retenir mes larmes au fond de mon cœur. Mais je suis triste. De plus en plus triste. Alors un soir, je décide d’écouter ce qu’ils disent, malgré les interdictions. Maman cris sur papa. Très fort, dans le couloir.
« Il doit y avoir un autre moyen ! Déjà, je te disais ne pas vouloir l'emmener ailleurs ! Elle a besoin de nous et tu le sais !! »
Papa criais encore plus fort.
« Tu sais très bien que nous ne sommes plus capable de prendre soin d'elle ! Nous n'arrivons même pas à nous faire vivre tous les deux, alors comment veux-tu que nous répondions à ses besoins ?! Elle meurt de faim et nous n'avons ni de quoi lui tenir chaud en hiver, ni la rafraîchir l’été ! »
Maman a la voix brisée et pleure en hurlant.
« Je ne peux pas !... Nous sommes ses parents ! C'est abjecte de faire ça… »
Papa aussi est triste.
« Tu sais que ça me coûte aussi de penser à ça ! Mais c'est le seul moyen que nous ayons pour qu'elle puisse vivre. Et correctement… »
Il la laisse sangloter dans ses sabots, la fixant de ses yeux humides.
« Nous ne pouvons pas la laisser à un orphelinat... Reprit-il doucement. Ce serait catastrophique qu'elle se fasse adopter. Et nous ne recevrons aucune aide de l’extérieur. Nous sommes seuls face à cette décision… »
Il s'approche de maman et la sert contre lui. Son corps est secoué de soubresauts sous le coup du chagrin.
« Mais je te promets que c'est temporaire… ce n'est pas un adieux. On reviendra la chercher… »
Maman prend une grande respiration. Elle a l'air complètement désespérée.
« Ce ne sera plus… notre fille… »
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CHAPITRE 7 : Mes adieux
Le lendemain, personne ne parle. Cet énorme vide vient envahir notre existence pour la rendre totalement insignifiante. Je n'ai pas dormi de la nuit après avoir entendu tout ce qu’ont dit mes parents. Ça m’était apparu comme inimaginable au début, et puis me voici face à l’évidence. Je sais ce qui se passe. Maman et papa veulent m'abandonner. Mais moi je ne veux pas. Pourtant… je n'ose ouvrir la bouche. Maman voit bien sûr à mon visage déconfit que quelque chose cloche.
« Tout va bien, mon ange ? »
Je ne peux pas leur révéler que je connais leurs intentions. Même si ils finiraient par vite comprendre. Alors, je désobéis à une des leçons les plus importantes que m'ai enseigné papa.
« Oui, tout va bien ! »
Je mens.
Et pour donner le change, je me saisis de Mr.Knotimer que je sers de plus en plus tristement. Mon sourire faussé, lui, ne s’efface pas.
C'est l’après-midi que nous quittons définitivement notre mauvaise auberge pour partir vers l’Empire de Cristal. Il nous suffit de quelques heures à peine pour en atteindre les frontières. Une fois arrivé, le paysage me frappe en premier. Les maisons tout en cristal brillent de partout sous un ciel sombre et dégagé, bordé de nuages cotonneux et d'étoiles scintillantes. L'air est doux et la lune éclatante apaise l'atmosphère. Mais ce qui m'emerveille le plus, c'est le château. Il est gigantesque ! Tout en cristal, lui aussi, et il envoie de la lumière partout autour. On dirait presque que la ville baigne dans une énorme oréolle. Le palais est si haut qu'il se perd dans l'espace infini. Je relève tellement la tête pour en voir le sommet que je trébuche sur le dos de maman et je tombe à la renverse en poussant un long “Ouaaaaaaaaaah".
Ici, les poneys n'ont pas l'air méchants, même si ils nous regardent bizarrement comme si nous étions des bestioles qu'ils n'avaient jamais vu. Ils me font quand même un peu peur. Je plaque ma tête contre l'encolure de maman et plisse les yeux. Malgré toute la beauté de cet endroit, je n'oublie pas les circonstances de notre venue ici. J'ai toujours envie de contester, mais je ne parviens pas à ouvrir la bouche.
Nous arrivons finalement devant un très grand manoir. Il est haut, rectangulaire et plus long que large. À gauche, directement collé à l’immeuble, un autre immeuble. Le bâtiment me fait penser à un hôpital. Même si je n'en ai jamais vu qu'un seul. Parce que je suis certaine que toutes les fenêtres de la partie de gauche donnent sur des chambres. Il me semble apercevoir quelques lits. En tout cas, il a l’air glauque et sombre. Je n'ai pas envie d'y entrer. Mais je n’aurais sans doute pas le choix…
Maman me fait descendre, me prend ensuite par la patte et m’entraîne avec elle dans un geste pressé. Nous entrons dans le manoir. Je n'ai pas le temps de lire ce qui est écrit sur un écriteau raccordé à une barre en métal par des chaînes, pendouillant lamentablement.
Il fait bon à l’intérieur. Ni trop chaud, ni trop froid. Et il y a beaucoup de gens. Des poneys qui se parlent. Des poneys qui s'embrassent. Des poneys qui se tiennent par la patte et qui montent un escalier blanc pour aller ensuite dans de petites salles. Des poneys qui rient, qui bavardent, qui mangent et qui boivent. Qui reniflent quelque chose qui ressemble à une poudre blanche. Dans l’immédiat, cet endroit à l'air beaucoup plus sympathique et animé que depuis l’extérieur. Rien qu’à l'entrée, j'ai l'impression de me sentir légère. L'ambiance est festive. Mes parents, eux, ne regardent que droit devant eux. À l'inverse de moi, ils n'ont pas l’air d’apprécier cet endroit. Je les sens mal-à-l'aise. Pourtant, les gens ont l'air gentils. Et c'est joli, ici en plus. Il y a même une jument qui me sourit.
« Coucou ! Me lance-t-elle joyeusement en m'aguichant d'un mouvement du sabot. »
Je lui renvoie son coucou avec un large rictus aux lèvres. Papa le voit et me fait baisser tout de suite la patte. Je comprends vite qu'il ne voulait pas que je fasse ça quand sa tête imite un non. Et il n'a pas l'air de vouloir se répéter. Mes yeux dévisagent le sol et je continu d'avancer. Soudainement, une jument à l'apparence un peu âgée sort de nulle part. Elle est très maquillée, porte une robe enrobée verte et est plutôt grande. Cependant, j'ai un très mauvais pressentiment à son sujet. Elle me terrorise. Son regard froid, stricte et plein de méchanceté me pétrifie alors que j’entrevois à peine son imposante silhouette. Le pire, c'est qu’au moment où je la vois, elle me fixe, la tête haute. Je ne peux pas tenir plus longtemps. Rester plantée là à la regarder me donne des sueurs froides. Je recule et me cache discrètement derrière les pattes de maman, mais mes yeux n'arrivent pas à se détacher de cet être qui respire l'infamie. Elle se tourne enfin vers mes parents.
« C'est pour elle que vous m'avez écrit ? »
Mon père essaie difficilement de contenir la frustration qu'il endure en découvrant à qui il allait devoir confier sa fille. Ma mère, elle, ne retient pas son mépris.
« En effet. Dit-elle d'un ton sec, à la limite de la menace. »
« Je suis la matriarche de cette maison. Suivez-moi, nous avons à parler. »
La “matriarche” s'adresse ensuite à deux juments très jeunes à l'aspect mille fois plus avenant que cette vieille dame effrayante.
« Vous deux. Occupez-vous de cette petite. Faites-lui visiter la maison. Leur ordonne-t-elle sur un ton qui ne demande aucune réplique et encore moins de refus. »
Les deux filles se penchent pour me voir. Et d'un seul coup, leurs yeux semblent pétiller.
« Hoooo ! Qu'est-ce qu'elle est chouuuu ! S'extasient-elles en chœur. »
Mes parents et la matriarche s'en vont vers une porte où il était écrit en grosse lettres rouges : « Résidence du personnel ». Je me sens un peu seule alors que je vois la queue de maman disparaître derrière une énième porte. Je pose mes sacoches parterre et en sorti Mr.Knotimer. il était le dernier compagnons qu’il me restait à l'heure actuelle. Les juments s’approchent de moi. Elles me sourient gentiment et s'abaissent à mon niveau, se couchant sur le sol. La première me demande.
« Comment t'appelles-tu, ma jolie ? »
Je n'ose pas répondre. Papa m'a toujours dit de ne pas m'adresser à des inconnus. Enfin… ce n’est pas tellement cette règle que l'on apprend à de tout jeunes poneys qui m’empêche d'ouvrir la bouche. Je dirais que c'est plutôt, une sorte de timidité. L'autre jument se redresse et me tend alors un sabot.
« Tu viens ? On va visiter la maison ensemble, d'accord ? »
Cette fois, je dis oui d'un signe de tête et lui donne mon sabot en retour. Toutes les trois, nous voyageons plus d’une heure durant dans cet immense foyer, me présentant les moindres recoins. Enfin presque. Nous n'avons pas le temps de visiter les étages au-dessus du rez-de-chaussée. Alors les deux gentilles dames me montrent tout le bâtiment de gauche. Elles m'expliquent que c’est ici que tout le monde dort. Effectivement, il y a plein de lits et de chambres. Jusqu'au troisième étage. Juste au-dessus, c'est un ensemble de salles dans un couloir aux apparences très modernes. Et encore au-dessus, se sont les chambres des employés chargés de l'entretien des lieux. J'y rencontre d'ailleurs une jument de ménage et un concierge vieux mais très gentils aussi. Ils n’arrêtent pas de dire à voix haute à quel point je suis mignonne, adorable, et plein d'autres compliments qui me font rougir. Ils sont aussi très rigolos ! Ils font pleins de blagues, de jeux de mots drôles. Je m’amuse bien, et Mr.Knotimer aussi.
Du coup, je ne peux pas visiter ce qu'il y a dans les autres étages du premier bâtiment. Étrangement, quand je demande quand-même ce qu’il y a dedans, mes guides ont l'air gênées et me disent que je le saurais peut-être plus tard. Bien sûr, je boude un peu parce que je veux savoir tout de suite.
Mais je ne me doute absolument pas que je le saurais bien plus tôt que je ne le pense. Et que, le moment venu, je le regretterai amèrement.
La visite s’arrête là. Une autre jument un peu plus mature que mes guides vient les retrouver et leur dit de me ramener auprès de la matriarche. De retour au rez-de-chaussée, mes parents me font face. Ils me regardent. Les yeux humides, mais ils essayaient difficilement de contenir quelque chose de très douloureux. Je suis debout et je les observe. C'est là que je sens que quelque chose de grave va se passer. Je commence à trembler un peu, mon cœur bat fort et vite dans ma poitrine. Mr.Knotimer est posé sur mon dos. Je suis incapable de retenir cette crainte de recevoir toute la réalité au visage d'un coup, de façon aussi violente. C'est trop. Ma cervelle va exploser.
Ils me prennent dans leurs sabots. Tendrement. Ils me serrent fort. Papa murmures quelque chose alors que maman et lui se mettent à pleurer toutes les larmes de leur corps. Ces paroles me resteront à jamais en tête, comme le début de la fin. Une fin insupportable.
« Je te promets que nous reviendrons te chercher, moineau… »
C'est maintenant que je comprends que l'heure est venue… mes parents vont vraiment le faire. Ils vont me laisser toute seule ici. Et malgré leur serment, j'ai l'horrible certitude que cela n'arrivera jamais. Je me recroqueville dans leur étreinte. Mes larmes et me cris résonnent dans la maison. J'ai mal… je n'ai jamais eu aussi mal de toute mon existence. Je ne veux pas que mes parents me laissent. Je ne l'accepte pas.
Ils se séparent de moi. Je les regarde, effondrée. Ils me contournent pour partir le plus vite possible, sans rien dire de plus. Leur chaleur, leur amour, tout s'en va avec eux. J'entends leurs pas s’éloigner, la porte principale s'ouvrir. Je me lève et je galope comme jamais pour les rattraper. Je m'époumone.
« Non !! Je ne veux pas ! Ne me laissez pas !! Maman, papa !!! »
Ils n'entendent pas. Ils ne m'entendent plus. Ils sortent. Ils sont dehors. Il y a une fenêtre juste à coté. Je les vois disparaitre dans la brume… pour la dernière fois.
Et moi, je frappe de toutes mes forces. Je veux casser cette vitre. Je veux qu'elle se brise sous mes assauts, sous mes supplications et mes hurlements de détresse. Mais je suis toute seule contre le monde. Et celui-ci m'encercle. M'enferme. Avec l’énergie du désespoir, je fonce droit sur la porte et je tente de l'ouvrir. Elle résiste. Un étalon m'attrape et m’emporte loin dans les tréfonds de cette demeure. J'ai beau scander, le monde est sourd à mes appels. Je suis engloutie. Tout devient horrible.
Et moi, je cris, je pleure.
Mr.Knotimer au sol.
C'est la fin.
Non… je vous en supplie…
Ne partez pas…
…
…Pitié…
« Nooooooon ! Papaaaaaa !! Mamaaaaaaan !! Je veux paaaaaaaas !!!!! HAAAAAAAAAAaaaaaaaaa… »
| | | Lady Gracepartisan De noctis Date de naissance du personnage : 02/11/1877
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CHAPITRE 8 : Mon initiation
Ça y est. J'ai neuf ans aujourd’hui même. Pourtant, je n'ai pas du tout le cœur à la fête. En fait, je ne sais pas par quel miracle je parviens à me souvenir de la date de mon anniversaire. Parce que, pour le dire franchement, je n'arrive plus à penser à autre chose qu’au travail. Je croule dessous, c'est très dur.
Ici, dans la maison close de la Fleur de Lune, je fais partie d'un groupe de pouliches qui ont à peu près mon âge et à qui on apprend beaucoup de choses. Vraiment beaucoup de choses, très rapidement. La matriarche nous a dit que nous devions devenir des ponettes cultivées et autonomes. Sinon, on aurait des punitions. J’ai donc découvert l’école. Heureusement, je n’étais pas la seule à ne pas y être allée avant. Et si je devais trouver de bons côtés à ma condition, c'est que j'ai commencé à me faire des amies qui ne me jugeaient pas pour ce que j’étais, alors qu'elles aussi savaient ce que cela impliquait. Ma queue bizarre n’effrayait personne. Tout le monde, même la matriarche, m'a dit qu'ici, c’était une chose qui pourrait même m’être bénéfique.
Nous avons plusieurs cours avec chacun un professeur différent. Des cours de poneïn contemporain, de mathématique, de culture civique, d'histoire et de géographie. Enfin, nous avons un cours très spécial. Celui sur le savoir-vivre. On a pas de théorie dans celui-lci. On nous enseigne comment bien nous tenir dans la vie à la maison close, comment marcher droit, comment bien parler. Nous avons aussi des cours de sports. Principalement de la gymnastique.
Au début, cela ressemblait à l'école comme j'en avais entendu parlé plus petite. Mais au fil du temps, nous finnissions toutes par comprendre à quoi cela servait d'apprendre tout ça. Nous étions destinées à devenir ce que l'on appel des Pouliches de joie. Nous comprenions ce que cela impliquait et ce qu'on attendra de nous plus tard. Pourtant, aussi terrible que cela puisse paraître, par abandon ou bien autre chose, nous avons finit par toute accepter ce destin. Alors on nous apprend tout, en parallèle de n'importe quelle autre matière intellectuelle. Celles qui allaient devenir nos collègues nous expliquaient quels quelques ficelles du métier. C'était souvent très malaisant...
Autrement, en plus des cours pendant la journée et des devoirs à faire, nous donnons également un coup de sabot au personnel de nettoyage et d’entretien. Avec mes camarades, je passe le balai et l’aspirateur dans le bâtiment, je lave les vitres et les carreaux, je lustre le sol, etc. Et les autres juments qui travaillent nous remercient, nous félicitent, de temps en temps. D'autres se plaignent qu'il reste de la poussière quelque part. Enfin, la matriarche se charge très bien aussi de ce genre de remarque. Néanmoins, ces aspects de ma nouvelle vie sont plutôt bons signes.
Mais… il n’empêche que ma situation me pèse. Je suis fatiguée, je continue d'avoir cette peur constante de la maîtresse des lieux, que mes parents ne reviennent jamais et que mon existence s’achève dans cet endroit où le sort est d'ores-et-déjà scellé pour mes compagnes et moi. Mr.Knotimer est présent pour me rappeler que j’ai des parents qui m'aiment, et que j'aime. Bien que je leur en veuille du plus profond de mon âme. Je les aime et je les hais. Je souhaite tellement qu’ils me récupèrent. Que l'on recommence comme avant. Même si c'est pour poursuivre les déménagements et la misère. Je préfère que l'on soit ensemble pour affronter les malheurs, que séparés à vivre une vie plus simple chacun de notre côté. Oui, mes parents me manquent. Je pense tout le temps à eux et j’espère qu'ils vont bien. Mais pour l'heure, je dois terminer de faire le ménage dans la chambre que je partage avec quatre autres ponettes. Nous sommes trois petites nouvelles ; avec moi, il y a une pouliche avec qui j'ai très vite fraternisé appelée Grey Joy, une terrestre jaune aux yeux ambre et au crin gris clair, très sensible et bonne en tout point. Un véritable petit ange. C'est à se demander ce qu’elle fabriquait ici. Il paraît que sa famille d’adoption ne voulait plus d'elle après avoir touché un héritage. Nous ne savions pas ce que c’était, mais Grey m’a dit que c’était beaucoup d’argents. Une autre camarade pégase, grise au crin noir, aussi inexpressive que silencieuse, Wax Hawk, partage notre chambrée. Elle ne parle pas beaucoup, certes, mais il n’empêche que l'on se sent bien, toutes les trois. Surtout qu’avec nous, nous avons les deux juments qui m'ont guidé durant ma première visite. Elles sont très chouettes dans leur genre. Ensemble, nous formons une belle petite bande. Cela m'aide à supporter l'attente et la pression de ces derniers mois. Nous passons une grande partie de notre temps libre à papoter. Les grandes racontent aux petites leurs expériences, les épreuves comme les cadeaux de leur métier. Elles nous disent que c'est souvent assez difficile et qu'il est donc important de se serrer les coudes entre filles. Nous, en échange, nous leur racontons notre vie d'avant. Elles ont toujours l'air fasciné, comme si elles n'avaient jamais connu la vie en dehors de ces murs. Ce qui est faux bien sûr, mais pour elles, ça remonte à loin, déjà. Lorsqu’elles nous tiennent des discours au sujet de leur ancienneté dans la maison close, j'ai toujours un pincement au cœur, synonyme de ma crainte de ne jamais retrouvé ma famille. Je ne veux pas être prisonnière. Je veux être libre. Avec maman et papa.
Je me suis donc assez vite adaptée à la vie que tout le monde mène à la Fleur de Lune. Même si ce quotidien est éreintant.
Cependant, ce quotidien ne m'avait pas préparé à ce qui allait suivre. En fait, rien ne m'y avait préparé…
Une journée comme les autres, à la maison closes. Je révisais une leçon sur les différents dirigeants du pays tandis que Grey passait le balai. Nos camarades adultes étaient dans l'autre bâtiment, à accomplir leur besogne. Tout bascule lorsque Wax Hawk, notre taciturne de service, ouvre la porte de nos quartiers. Méconnaissable, elle affiche une expression bizarre et effrayante. Un mélange écœurant de dégoût, de peur, d'accablement et de douleur. Elle avait déjà beaucoup pleuré et elle continue. Ses larmes coulent, trempant la moquette au sol, mais ses traits restent figés dans cette affreuse grimace. Nous sommes d’abord bien déstabilisées, Grey et moi. Nous n'avons pas du tout l'habitude de voir notre amie commune dans un tel état. Aussitôt, nous partons à sa rencontre.
« Hé ! Tout va bien ? Demande la terrestre jaune à mes côtés. »
Wax n’a pour seule réaction que de tourner la tête vers elle. On l’a croirait hypnotisée, absente. Son esprit est-il encore parmi nous ?
« W…Wax. Tu me fais peur… »
Je prends l’initiative de passer un sabot sur les épaules de la pégase aux allures de gothique pour l'emmener vers son lit. Et je remarque quelque chose de peu rassurant. Une tâche. Sur sa patte postérieure. Juste au niveau de la cuisse. Quelque chose, un liquide, a due couler. J’ai un hoquet de frayeur quand je comprends d'où vient cette trace. Je comprends aussi de quoi il s'agit. Un mélange répugnant de sang et d'une autre matière dont la simple pensée me donne la nausée. En allant refermer la porte pour ne pas être dérangée, je peux voir quelques marques semblables à des gouttes d'eau dans le couloir. Mais… pourquoi ?
Nous sommes seules, personnes ne viendra nous déranger. Le visage de Wax n'avait pas bougé. Elle regarde obstinément le vide droit devant elle. Après la peur, elle nous inspire maintenant de la pitié. Nous échangeons un regard plein d’empathie Grey et moi. Au début, je ne vois pas ce que je peux faire dans l’immédiat. Je ne connais pas les mots qu'il faut dire dans de telles circonstances. Mais je me dois d'intervenir pour mon amie.
« Qu’est-ce qui t'est arrivé, Wax ? L'interroge-je »
Elle se met à trembler, de plus en plus. Sa face s'ouvre au fur-et-à-mesure que sa peur semble grandir. Un petit gémissement terrifié, aiguë, commence à s’échapper de sa gorge. Et puis, aussi sec que le ferait un animal blessé, elle se couvre la tête de ses sabots, de ses ailes, ramène sa queue contre son ventre et supplie à voix basse.
« Je vous en prie… arrêtez… ne me faites pas de mal… »
Subjuguée, je la vois sangloter, frissonner. Elle est tout bonnement terrorisée. Autant dire que nous savons à présent ce qui nous attend, Grey et moi. Est-ce ainsi que se déroule chaque jour de notre vie une fois que nous devenons ce qui s’appelle une Pouliche de Joie ? Sommes-nous contraintes à supporter de tels traumatisme quotidiennement et ce, pour le restant de nos jours ?
C'est pas vrai… c'est impossible…
Grey essaye de s'approcher de Wax le plus doucement possible. Cette dernière a un grand geste de recul, puis, voyant que ce n'est que nous, se relâche, avant de se mettre à pleurer de plus belle. Grey la réceptionne et l'enlace. Elle peut se laisser aller à ses émotions à partir de maintenant. Mais nous devrons demander de l'aide à nos colocataires. Elles auront sans doute les réponses à nos épineuses questions. Seulement, les réponses ont toutes les chances de ne pas nous plaire.
Le soir venu, les adultes avec qui nous cohabitons peuvent alors constater l’état déplorable de notre amie. Rosy et Crisis s'occupent alors d'elle. Elles la rassurent et la couchent. Grey et moi ne pouvions que regarder le spectacle, impuissantes, et surtout pleines d’interrogations et d’inquiétude. Une fois Wax endormie, il est évident que nous nous précipitons pour demander ce qui a pu se passer avec Wax pour qu'elle se retrouve dans cet état.
« Alors ? Vous savez ce qu’elle a ? M'empresse-je de demander. »
Rosy prend soudain une expression de grande tragédie. Comme si tout espoir l'avait subitement quitté pour de bon. Son ton grave n’arrange rien.
« Les filles… On a dû vous dire que votre métier serait celui de prostituée. Vous vous en souvenez ? »
Nous acquiesçons de concert et écoutons, de moins en moins à l'aise.
« Vous savez en quoi cela consiste, maintenant, non ? Vous êtes ici pour satisfaire les désirs charnels des clients. Malheureusement, la première fois n'est jamais agréable. C'est même un calvaire. Un horrible traumatisme. Mais là, Wax a dû tomber sur un client difficile… »
« Comprenez bien une chose, mes petites. Poursuivit Crisis. Dès lors qu’un client pénètre ici, vous devenez des marchandises exposées dans une vitrine. Vous vous devez de lui plaire afin qu’il paye pour vous avoir. Et une fois qu'il a donné l’argent, vous devenez sa propriété jusqu’à qu'il en ait assez. Ça signifie que tant qu'il ne vous amoche pas trop, le client fait ce que bon lui semble de vous… »
Cette révélation de la réalité vient de réduire à néant tout ce en quoi je croyais. Tout ce en quoi j'avais encore foi. Tout ce pour quoi je gardais espoir. Cette réalité venait de me rattraper et d'annihiler les dernières forces qui faisaient tenir la muraille de ma volonté. Cette réalité me pénètre jusqu’à l’âme, la réduit au silence. Je deviens muette. Je n'ai plus rien à dire ni à demander. Je sais ce qui est arrivé à Wax, à son pauvre esprit torturé. Je sais ce qui va nous arriver à présent. Du haut de nos petits âges, nos corps ne nous appartiennent déjà plus. Dans ma tête, je vois déjà la scène du premier client venant pour me voler ce qui est peut-être ma dernière raison de rester digne et fière face à l'attente de ma famille.
… Ma famille…
Je n'ai pas de famille. Elle est morte. Enterrée sous les décombres d'un passé qui ne m'appartient plus depuis que je suis venue ici. Alors, c'est comme pour Wax et Grey ? Leurs parents, leur représentant légal ou je ne sais quoi d'autre les ont vendu pour une bourse bien remplie. J'ai subit le même sort, n'est-ce pas ? Je vois…
C'est donc ça, la triste Réalité ?
Pendant le reste de la semaine, Wax a retrouvé peu à peu la parole. Elle nous a tout raconté dans les moindres détails. L’intimidation, puis la peur. Et puis la violence, la douleur accompagnées de ses cris alors que le monstre qui lui avait servit de propriétaire pour le restant de l’heure qui avait suivie affichait un sourire carnassier. Il l'a touchait de partout, lui donnait des ordres obscènes et quand elle ne réagissait pas, il haussait le ton. Il ne l'a pas frappé, mais ce n’était pas passé loin. Une fois les premières minutes passées, Wax s’était sentie comme vide. Elle ne réagissait plus à rien. C’était une statue. Ses larmes avaient séché et elle obéissait comme une poupée de chiffon. Et elle se souvenait avec précision du regard de la matriarche quand elle avait présenté la petite pégase craintive qu’était notre amie à ce client. Elle nous a dit qu’elle ressemblait à un démon.
Elle parlait sans émotion. Chaque souvenir nous glaçait le sens et ça devenait clairement pesant pour elle d'en parler. Nous n'arrivons plus à nous détendre, à rire ou à nous amuser comme avant ce drame.
Le tour de Grey n'allait pas tarder. La matriarche a envoyé quelqu’un pour la prévenir qu’elle était convoquée cet après-midi. Elle en tremble déjà. Et moi je n'ose pas imaginer ce qui l'attend. Je n'ai le cœur à rien de toute façon. Je reste allongée sur mon lit, à contempler le mur en face, serrant Mr.Knotimer contre moi. J'attends mon tour. Les grandes de notre chambre ont beau nous dire que nous apprendrons à nous y habituer, voir, à y prendre plaisir parfois, ce n'est pas du tout ce que nous avons à l'esprit.
Une jument toque à notre porte et appelle Grey. Cette dernière aurait tout donné pour ne pas avoir à quitter la chambre. Mais elle n'y peut rien. Elle n'est qu’une marchandise. Elle quitte les lieux, tétanisée. Avançant de façon mécanique. Tout ce que j’espère maintenant, c'est qu’elle s'en sortira.
Environ deux heures plus tard, Grey revient dans de meilleures conditions que Wax. Elle à la tête basse, mais semble bien moins affectée. Avec la pégase grisâtre, nous nous approchons et lui demandons comment ça s’était passé.
« Hé bien… c’était bizarre. D'abord, le monsieur était assez gentil. Et puis, il y est allé doucement. J'ai eu mal au début, mais après… »
Elle se met alors à rougir. Comme si elle avait honte.
« Il a été vraiment très gentil… Il m'a embrassé, il me faisait des câlins, me disais que j’étais adorable et pleins d'autres choses… »
Elle secoue la tête comme si ça l’aiderait à faire ressortir le reste de son récit.
« En fait, il m'a demandé de faire des choses… embarrassantes. J'avais pas le choix mais… Et si Rosy et Crisis avaient raison ? Si parfois, il était possible d’apprécier ce travail ? »
Biens entendu, Wax n'est pas de cet avis. Pour ma part, je ne peux encore rien affirmer. Seulement imaginer que notre vie se résumera à devenir des objets chaque jours pour satisfaire des gens ayant assez d'égoïsme, ou de cruauté, pour pénétrer ici. Je comprends à présent ce que ressentait mes géniteurs quand ils sont entrés. Tout le dégoût et le mépris qu'ils entretenaient en ces lieux. Malgré tout le luxe apparent, on se demandait laquelle de notre condition ou de la leur était la plus miséreuse.
Au moins, cette nuit-là, Grey dors bien. Wax reprend le service à mi-temps à partir de la semaine prochaine. Ce qui signifie qu'elle va changer de classe et aura de nouveaux horaires. Le tour de Grey viendra sans doute après.
Moi j'attends toujours mon coup d'essaie. Ça m’obsède. J'ai la boule au ventre rien que d'y penser. À tel point que mes camarades de chambre me découvrent brûlante de fièvre le lendemain. Je ne peux pas assister aux cours du jour et je passe la journée au lit. Je revoie ce que j'avais vu le jour où, dans les toilettes, j'avais surpris mes parents. Ce qu’ils faisaient, je sais à présent que c'est pour faire des bébés. Ou bien, en général, on appelle ceci “faire l'amour” ou encore “s’accoupler”. Et malgré le caractère très instinctif, animal de la chose, notre institutrice de sexualité précisant qu'en général, les deux partenaires ressentaient quelque chose l'un pour l’autre. De l’amour. Et nous ? Pourquoi nous ne ressentons pas de l'amour, alors ?
…
C'est aujourd’hui. Après une nuit difficile, mais débarrassée de ma fièvre, une collègue vient me chercher et m’emmène droit dans le hall du bâtiment principal. Je n'arrête pas de regarder derrière moi, jetant des regards presque suppliant à mes amies restées dans la chambre. Elles me soutenaient des yeux.
Mon corps se bloque. Mes quatre sabots se retrouvent cloués au sol. La dame chargée de m’escorter se retourne alors et me fixe, l'air de demander ce qui m'arrive.
« Je ne veux pas. Dis-je dans un chuchotement. »
Et aussitôt, je fais demi-tour pour galoper jusqu’à mon lit. Je m'allonge et me saisit de Mr.Knotimer. Je n'ais ainsi plus l’intention de bouger de cette pièce. La jument s’acharne à m'expliquer les mille et une raisons qui m'obligent à la suivre, mais je me moque de chacune d’entre elles. Les minutes passent. Elle essaye même de m'emmener de force. Elle est vraiment inquiète, comme si elle redoutait le courroux de la matriarche. Je vais vite comprendre qu'elle a raison de craindre cette vieille mégère.
Après dix minutes à tenter de me trainer en bas par la peau du cou alors que je me débats, la redoutable maîtresse de la Fleur de Lune fait son apparition à l’autre bout du couloir. Sa fureur se ressent d'ici, sa démarche prouve qu'elle est tout, sauf une jument patiente. Et là, elle avait bien trop attendu. Elle écarte plus ou moins délicatement son employée et se poste devant moi, me toisant de toute sa hauteur. Je me sens si petite, si faible tout à coup. La sensation d'infériorité m'assaille violemment. Mais malgré son expression féroce, sa voix reste ferme sans être forte, ce qui la rend d’autant plus terrifiante.
« Jeune fille. Je te croyais assez intelligente pour savoir que quand j’ordonne quelque chose, cette chose est accomplie sur-le-champ. Apparemment je me trompais. »
Je vois alors ses yeux se baisser très légèrement. Elle a le regard rivé sur mon ours en peluche que je gardais contre moi. Sa colère ne fait que s’accroître lorsque ses prunelles sombres reviennent sur les miennes.
« Tu aurais dû te débarrasser de cette chose depuis longtemps. Cela prouve bien que tu n'es encore qu’une mioche. »
Elle fait un pas. Un seul. Claquant. Un écho résonne dans le corridor.
« Déchire-moi cette peluche immédiatement. »
Je crois ne pas avoir bien compris, jusqu’à ce que je retrouve l’usage de mon corps. Elle veut que je déchire Mr.Knotimer ? Elle est sans doute folle. Jamais je ne pourrais faire le moindre mal au seul ami qui ne m'ai jamais trahi ni abandonné dans mon existence. Ce qu'elle m'ordonne m'est tout simplement impensable. Je resserre mon étreinte contre la peluche. C'est comme si je défiais son autorité.
« Déchire-le devant moi ! Crit-elle alors. »
C'est un cauchemar. Pourtant je suis parfaitement éveillée. Je commence déjà à pleurer. Les larmes coulent rapidement et les sanglots suivent. Je sens au fond de moi que le chemin s’arrête là. Après mes parents, c'est moi qui vais disparaître. C'est moi qui vais mourir. J’ai tellement mal que pendant un instant, je supplie que l'ont me tue pour de vrai pour que tout s’arrête. Peu importe la façon. Je veux tout arrêter. Rien ne vient.
La matriarche en a plus qu'assez de mes jérémiades. Elle m’arrache Mr.Knotimer des sabots et lui arrache les membres un par un, avec ses pattes et ses dents. J’assiste, impuissante, à l’exécution de mon meilleur ami. Celui qui m'a toujours soutenu dans les coups durs comme dans les rares moments de joie. Le voilà en train de se faire démembrer devant moi. Je suis bouche-bée. Je suis incapable de bouger le moindre muscle. Intérieurement, je hurle. Je m’égosille et je m'époumone. Je veux tout arrêter. Mais rien. Le coton tombe lentement, comme une pluie de sang d'ours en peluche qui chute fébrilement pour entacher le sol couvert de moquette rappeuse. Un bras d'un côté, une jambe de l’autre. Et puis la tête, coincée entre les mâchoires d'un monstre. Je tombe sur le derrière, ma pathétique face figée sur le spectacle macabre de la fin de mon enfance. Quand le monstre a achevé son ouvrage, je laisse sortir une petite plainte, aiguë, telle une souris, en essayant de rassembler dans un pêle-mêle sordide le cadavre de l'ours blanc. La matriarche m'attrape alors par la nuque et emmène mon corps là où bon lui semble.
Le hall est plus animé que d’habitude. Mais mes yeux perdus dans le vide ne voient rien d'autre que des bribes en boucles de la scène qui s'est déroulée à peine une minute plus tôt. Nous arrivons devant un étalon adulte, grand et corpulent, à l'aspect vindicatif et autoritaire. J'entends leur conversation sans écouter.
« Voici votre commande, général. Dit-elle en me lançant tomber lourdement sur le carrelage. »
« J'ai faillis attendre. À quand remonte la dernière fois que vous avez trouvé une fille qui puisse vous tenir tête aussi longtemps ? »
Celui qu'elle appelle général se met à rire. Pas elle.
« Il suffit. Voici ce que vous avez demandé. Une nouvelle pouliche prometteuse, insolente à souhait. »
« Merci, Faithful Soul. »
La dénommée Faithful Soul frappa du sabot en haussant le ton.
« Général ! N'oubliez pas à qui vous vous adressez, misérable mufle. Maintenant, j’ai d'autres affaires qui m'attendent. »
La matriarche nous abandonne, l'un en face de l'autre. J'ai réussi à remettre les sabots sur terre mais cela ne m’aide pas à affronter les intentions perverses qui se cachent derrière le visage de se nouveau démon puant. Il affiche un sourire sadique et des yeux remplis d'un je ne sais quoi de déstabilisant. Il me fait tout aussi peur que ma geôlière. Mais d’une autre manière. Je ne sais pas comment la décrire.
En posant un sabot sur mon dos, il m’interroge alors, affichant éternellement cette allure inquiétante.
« Dis-moi, petite. Peux-tu me conduire jusqu’à ta chambre, je te prie ? »
La chambre ? Il voulait m’accompagner dans ma chambre ? Mais, normalement, il y a des chambres spéciales pour le travail. Pourquoi ma chambre, le seul endroit où je me sente en sécurité ? Je l’amène jusque dans le couloir sans discuter. Nous atteignons notre chambre commune. Les filles sont encore là. Quand elles me voient entrer accompagnée de ce monsieur, Grey Joy et Wax Hawk le regardent, étonnées, et surtout apeurées. Elles ne comprennent pas. Et moi non plus d'ailleurs.
« Lequel de ces lits est le tiens ? Me demande le client. »
Je sens que je ne peux absolument rien faire d’autre que lui pointer fébrilement mon lit couinant du bout du fer. Il regarde le reste de la chambre et s'en va dans la direction opposée. Il va prendre le lit de Crisis. Il ôte alors son manteau orné de plusieurs médailles en or et en tissus brillants. Il le pose à terre et s'installe sur le matelas. Je vois son pelage pourpre maculé de féroces cicatrices. Il me réveil d'un coup.
« Hé bien ? Tu viens ou pas ? »
Je suis encore déstabilisée par tout ce que dit et fait cet étalon. Alors je lui pose à mon tour une question, bien que j'ai un mauvais pressentiment.
« Monsieur vous… Vous voulez le faire ici ? Mais… et mes amies ? »
Ses lèvres s’écartent pour révéler des dents carrées, blanches, dans un sourire étrange.
« Rassure-toi. Elles aussi vont participer. Mais commençons en douceur. C'est ta première fois, non ? »
Non… qu’a-t-il en tête ? Je croyais qu'il ne voulait que moi. Qu'est-ce que mes amies ont à voir là-dedans. Je tremble à nouveau. Pourtant, j’obéis. J'approche lentement. Je monte alors sur le lit à mon tour. Il me dit alors de me tourner et de rester à quatre pattes. Il me donne ensuite une manche de son manteau.
« Mords ça. »
D'abord hésitante, je m'exécute. Je sens alors qu’il se redresse. Il passe son immense stature au-dessus de moi. Puis je sens un contact. Une sensation aussi douce que perturbante m'envahit immédiatement. Je ferme les yeux. Je comprends de moins en moins, mais l’évidence me rattrape sans contestation possible. Le premier contact s’arrête et un second, moins précis, vient le remplacer. Je sais que le pire va arriver d'une seconde à l’autre. Alors je serre les dents. Et là… Une souffrance sans nom me prend aux tripes et me fait hurler dans le tissu épais de son manteau. Mes pleures remontent tant je souffre. Et je ne peux rien contester, rien faire pour lutter. Je suis à sa merci. À la merci de tout. De cet univers sans pitié ni compassion. J’ai mal… où est l’intérêt de tout ça ? Je sens les regards éberlués, perdus de Grey et de Wax. À travers mes larmes, j'aperçois les leurs. Elles me pleurent, sur le point de supplier que cet étalon interrompe son exaction. Mais elles se retiennent. Elles n'ont pas le droit de dire quoi que ce soit. Elles ne veulent pas regarder. C’est trop difficile pour elles.
« Admirez le spectacles, petites demoiselles. Dit alors le général. Nous allons bien nous amuser, tous ensemble ! »
Et il s’emporta dans un rire à gorge déployée.
Quelle humiliation. Quelle disgrâce. Quelle infamie. Quelle torture. J'ai été vendue par mes parents pour servir de pâtures aux délires fantasmagoriques de ce genre d’individus. Qu'ais-je fais pour mériter pareil traitement ? Suis-je donc aussi méchante pour que le destin m’inflige tous ces malheurs ? Ne suis-je donc rien qui ne vaille la peine d’être sauvé au moins une fois ? Non. Je ne suis rien. Je ne vaux rien. Ce monde me l'a bien fait comprendre pourtant. Et cette fois, il veut me marquer jusque dans ma chair. Je peux sentir cette odeur. Le sang. Le mien. Je peux le voir souiller la literie en baissant la tête, alors que je me fais moi-même souiller par toute la saleté que mon client porte en lui. La douleur commence à partir. Mais la sensation qui suit ne me fait alors ni chaud ni froid. Je suis absente, spectatrice de ma déchéance.
Maintenant, j'ai tout perdu. On m'a tout enlevé, tout pris, jusqu’à mon être. Je n'ai plus aucun espoir. Tout se brise. J'ai l'impression d’être seule dans le noir le plus complet. Je me sens laissée tomber dans les abysses.
Il est temps de se rendre à l’évidence. C'est ÇA, la Réalité. Elle nous réduit à n’être qu’un grain de poussière dans un immense sablier qui ne se retourne pas. Et nous ne faisons que passer.
| | | Lady Gracepartisan De noctis Date de naissance du personnage : 02/11/1877
Bits : 751
DC : 2 Novembre 1877
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Votre personnageRang & Métier: Civile & Strip-teaseuse /Pouliche de Joie Réputation: Lieu de Résidence: Moonlight Realm - Empire de Cristal (Fleur de Lune) - ATTENTION : Bien que cette histoire soit lisible par tous, certains passages sont susceptibles de heurter la sensibilité de certains. A lire en connaissance de cause. :
CHAPITRE 9 : Ma chance
Pouah ! Je m'écroule sur le côté dans un soupir de satisfaction comme un roc tombé du haut d'une falaise de craie. Une complainte à l'étalon partageant ma couche pour ce soir. Un petit jeune, à peine plus âgé que moi, du genre gosse de riche et grand fêtard. On s'est bien marré tous les deux et il n’est pas aussi bête qu'il en a l'air. Un blanc-bec prometteur, quoi. Business-stallion opportuniste bossant dans une grosse boîte et bien déterminé à gravir rapidement les échelons pour devenir patron à la place du patron. Et il est bon pour plein d'autres choses. J’ai pu le constater. Ce Casanova a tout pour plaire. J’ai beau avoir quinze ans, j'ai très vite appris à cerner les personnes que je rencontre. Et ce gars-là ira loin. Enfin, jusqu’à ce qu’il croise plus fort que lui. Et là, il tombera de haut. Tout seul, même une jument ne pourra rien pour le consoler. J'en viendrais presque à avoir pitié de lui si…
Si j'en avais quelque chose à faire. Je me montre peut-être gentille, attentionnée, quoique quelques peu revêche et bravache, à la limite de l'insolence. Mais toutes mes imitations d'amour et de compassion ne sont que des outils. Des armes que je me suis forgée pour survivre dans cet univers violent. Mon univers.
Je m'en sors très bien. Le début était le pire traitement à imaginer pour une jument. Et je mentirais si je disais ne pas avoir perdu tout espoir de guérir de la myriade de blessure que ça m’a laissé. Néanmoins, cet univers, c’est ma vie. Alors je fais avec. C'est pas comme si j'avais le choix. Je suis devenue forte. Je suis en phase de rejoindre le groupe d’élite de la maison close de la Fleur de Lune. Les Courtisanes. Ces péripatéticiennes qui ont réussis et qui disposent de jolis privilèges, de bonnes payés et d'une place de choix dans une tripotée d'engrenage hiérarchisée et injuste. J'ai plusieurs avantages. Ma jeunesse ainsi que le charme qui s'en dégage, mes manières et mon jeu d’actrice qui prend tout le monde de court, une esthétique que mes collègues me jalousent et un atout unique ; ma queue. Jamais je n'aurais cru que ma queue deviendrait une valeur de charisme et de beauté ajoutée à ma panoplie ! Cette malédiction qui m'a attiré tellement d'ennuis tout au long mon existence est aujourd’hui objet de convoitise chez mes clients. Grâce à mon syndrome de la queue de lion, j'atteins des sommets. Je suis plus désirée qu'une marchandise rare. Je suis estimée de mes paires. Je brille sur le devant d'une scène de débauche et de volupté. Bien sûr que je suis également la cible de fétichistes aux désirs douteux ou encore d’êtres abjects contre lesquels je peux à peine me défendre. J'ai reçu des coups. J'ai subit des humiliations. Mais ce sont les risques du métier. Un métier que je n'ai pas choisi. C’est lui qui m'a choisi.
Toutes mes collègues sont devenues ma nouvelle famille. Pour la grande majorité des employées, nous vivons en harmonie malgré les difficultés quotidiennes. Nous sommes de tous bords, venons de tout pays et nous valons toutes la même chose. Les seules à rester en retrait sont soit des affiliées à la matriarche, soit des cas désespérées d’illusion. Car il existe encore des filles ici assez stupides pour penser qu'elles s'en sortiront, qu’elles parviendront à quitter ces lieux saines et sauves. Elles sont peu, mais elles persistent. Avec des discours à dormir debout. Ça tourne souvent en dispute lorsqu’elles tombent sur moi ou d’autres qui partagent ma pensée. Ces pimbêches n'ont connues que la belle vie ou n'ont pas vécu du tout. La chute leur sera fatale. J'ai hâte de les voir six pattes sous terre. Qui aime bien châtie bien à ce qu’on dit.
L'enfant prodige dans mon dos me glisse une bourse fournie sur la table de chevet. Et, comme un extra, reviens m'embrasser avec une passion animale. C'est étrange à dire, impossible à admettre, mais des clients aussi doux, et qui savent s'y prendre ont un petit truc réconfortant. Ils ne nous insultent pas, nous traitent comme des poneys et nous font jouir d'une chose faussée mais pourtant bien présente. Un amour éphémère, impulsif, sans sens ni émotivité. Une simple étreinte, naturelle entre deux êtres vivants qui mettent tout de côté pour un court laps de temps.
Tss. C'est risible. En même temps, quelle ironie ! Je passe mon temps à faire semblant pour plaire. Mon objectif est de me faire aimer pour de faux. Une illusion qui ne s'efface jamais même après avoir découvert le pot-au-rose. Drôle de boulot !
Je décide enfin de me lever. J’ai encore du pain sur la planche. Cette vieille bique de Faithful Soul ne supporte pas qu'on traine entre deux clients. Elle a bien conscience qu’il faille se reposer après un ébat. Mais il ne faut pas oublier que c'est notre gagne-pain. Paradoxalement, on doit faire attention à nous. Plus qu'aucune autre jument qui passe son temps à se pomponner pour se faire “belle”. Nous devons l’être en permanence. Nous le serions réellement si nous en avions le temps et la possibilité. Combien de mes camarades se retrouve avec un œil au beurre noir ? Combien finissent avec des côtes fêlées, des marques de fouet sur le dos où l’arrière-train ? Les délires de beaucoup peuvent aller très loin. Et notre matriarche roule sur l'or grâce à nos souffrances. Est-ce comme ça partout ? J'en doute. Mais honnêtement, nous avons presque toutes hâte qu’elle nous quitte d'une manière, ou d'une autre.
Je sors de la chambre plutôt bien décorée et referme la porte derrière moi. Je descends les larges escaliers qui enchaînent immédiatement sur un autre. Sauf que, juste avant de continuer, je crois entendre une voix familière au travers d'un mur. Je me rapproche de la source, repère la porte, et je peux entendre quelques exclamations qui devaient venir de Wax Hawk. Je souris en l'entendant s’amuser avec son client. Depuis son traumatisme, la moindre manifestation d’hostilité à son égard déclenche en elle une peur panique. Elle ne reçoit donc que des clients tendres, patients et qui ne se montreraient pas violent pour deux sous. Le contrecoup est qu'elle ne montera jamais dans la hiérarchie comme Grey Joy ou moi. En parlant d'elle, la terrestre s'en sort plutôt bien. Elle est sur le point de passer le cap et de devenir courtisane. Elle est la seule de nous trois à avoir reçu une des plus grosses fortunes du pays dans son lit. La matriarche l'aurait même félicité. Mais ce ne sont que des rumeurs auxquelles je ne crois absolument pas.
J'arrive enfin dans le hall. Je retrouve l'ambiance festive que j'avais perçue ici le jour de mon arrivée, il y a déjà six ans. Mais en voyant ce qu’il y a de l'autre côté du rideau, je me rends compte à quel point tout cela n'est qu’une vaste supercherie. Et pourtant, nous, les comédiennes, nous y prenons vie. Nous y trouvons notre compte. C'est notre destin, c'est tout.
Je m'en vais directement vérifier s'il n'y a pas un autre client dans les parages. Si mes souvenirs sont bons, un duc du coins a annoncé sa venue il y a quelques jours. Je vais saisir cette occasion. Et si j'y parviens, je peux être certaine de rattraper Grey. Si je deviens une courtisane, je pourrais avoir une existence plus facile. De plus, à nous deux, nous pourrions aider Wax. Je ne sais pas encore comment, mais je vais tout faire pour. Et Grey aussi.
En traversant le réfectoire, je salut plusieurs connaissances. Des employées admirables et toutes plus différentes les unes que les autres. Certains clients me reconnaissent et me salut également en retour. On dit que c'est dans les petites choses que notre vie s'illumine. C'est peut-être le cas, car je me sens bien, aujourd’hui, rien qu’avec cette preuve de sympathie. Je n'ai pas le temps d’arriver à la porte que celle-ci s'ouvre. À l’entrée apparaît une escorte de poneys à la carrure imposante, habillés d’un smoking à cravate et encadrant un étalon d'un âge un peu avancé. Son accoutrement rappel une chemise de nuit et sa canne, sans doute l'œuvre d'un artisan émérite, révèle l’évidence. C'est lui le duc que la Fleur de Lune attend. Je me vois l'approcher, l'accoster pour lui souhaiter la bienvenue et lui faire bonne impression pour qu’il me choisisse. La maîtresse de la maison close ne me laisse pas le temps de m’exécuter. J'entends son pas pressé descendre quatre à quatre les marches pour finir devant le duc, séparé par la frontière de ses gardes du corps.
« Soyez la bienvenue, Duc. Déclare-t-elle, l’air tout à fait sérieux. »
« Allons, allons, très chère madame Soul. Son ton était nettement dirigé vers de la plaisanterie. Je vous remercie infiniment d'avoir accepté de me garder une chambre. Tout y est prêt comme je l'ai réclamé ? »
« Bien entendu, Monsieur. Néanmoins, je n'ai pas eu le temps de choisir une fille qui convienne à vos désirs. »
C'est une occasion inespérée ! À peine achève-t-elle sa phrase que je m'avance, à la fois nonchalante, charmeuse et dévergondée pour attirer son attention. Nous allons voir si je lui plais. Il est focalisé sur ce que lui dit Faithful. Je me décale encore un peu sur la gauche, par-dessus l’épaule de la matriarche.
Aller…
Regarde vers moi…
Regarde, je suis là, prête à tout…
S'il te plaît vieux chnoque !...
Il me voit, et, semble-t-il, il écarquille les yeux. Je crois qu’il m'a aperçu. Je peux l'entendre parler, comme d'autres filles et clients qui se sont ameutés petit-à-petit autour de cet être d'exception.
« Cette jeune fille, derrière vous. Dit-il en pointant le bout de sa canne dans ma direction. Elle me semble être robuste et bien bâtie. »
Faithful se retourne. Lorsqu'elle me voit, je ne sais pas si c'est de la détermination ou bien du mépris. Peut-être des deux mais son regard me sidère. Elle m'a toujours terrifié et je crois que ce n'est pas prêt de changer. Elle déclare alors au duc.
« C'est une de nos plus prometteuse recrues. Elle est aussi plus expérimentée que le laisse paraître son jeune âge. »
On sent bien que cela lui coûte de dire du bien de quelqu’un pour une fois. Car, je le sais, c'est ce qu’elle pense. Elle sait que je suis douée alors les mots lui lacèrent la gorge. Malgré ça, le vieux noble semble satisfait et accepte de me prendre pour le servir lors de sa visite. Gagné !
…
En vérité, j’ai gagné le droit de devenir le défouloir de cette vieille carne décérébrée. Pourtant, malgré son âge, il avait l'air d’un bon vieux papy gâteau rieur comme j'ai eu l’occasion d’en croiser. Je me trompais… Ce type est un taré ! Son plaisir ne réside pas dans un rapport charnel classique. Lui, son fantasme, c'est de faire souffrir physiquement les femelles qui ont le malheur de tomber sur lui ! Ce n'est pas un sadomasochiste, c'est un bourreau, un boucher ! Entre les lames de rasoir, le martinet et les substances étranges qu'il m'injecte, me voici à présent dans un bien triste état… Et à cause d'un de ses poisons, je me retrouve à y ressentir presque du plaisir. Pourtant, la douleur est toujours présente. Mon dos est en lambeaux, j'ai perdu quelques plumes et j'ai des coupures partout. Mon visage, lui, est intact, mais pour combien de temps… Ce malade, je vois qu'il prend bien son sabot en me voyant pleurnicher. En regardant les gouttelettes de sang couler au sol, créant une petite flaque, alors que je suis attachée à une croix par des chaines liant mes pattes. Ça va durer combien de temps ? Dois-je supporter ses rires sinistres de vieux fou encore longtemps ? Je sens que je perds mes forces. Et je perds espoir une fois de plus. Je vois une nouvelle fois la dureté de ce métier ingrat. Moi qui était encore capable de sourire il y a de cela moins d'une heure, je suis persuadée, à présent, que jamais plus, je ne souriais comme j'en étais capable encore aujourd’hui.
| | | Lady Gracepartisan De noctis Date de naissance du personnage : 02/11/1877
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Votre personnageRang & Métier: Civile & Strip-teaseuse /Pouliche de Joie Réputation: Lieu de Résidence: Moonlight Realm - Empire de Cristal (Fleur de Lune) - ATTENTION : Bien que cette histoire soit lisible par tous, certains passages sont susceptibles de heurter la sensibilité de certains. A lire en connaissance de cause. :
CHAPITRE 10 : Ma voie
Depuis que je me suis faite torturer par cette ordure de nobliau, je me retrouve quasiment à la place de Wax. Je me mets à avoir peur que certains gestes ne soient destinés à m'assener un coup. J'ai parfois l'impression de sentir encore les griffures du martinet et la lame du rasoir me taillader la peau. Les marques sont maintenant à peine visibles et elles finiront de partir d’ici quelques temps. Mais les souvenirs, la douleur, la peur que j’ai ressentie, cela, ne me quittera sans doute jamais. C’est ce qui explique que je suis devenue de plus en plus renfermée. Je n’affiche plus mon sourire aguicheur que pour le travail. J'ai beau faire, je n'arrive plus à me débarrasser de ce spectre en moi. Malgré les clients, plus ou moins bienveillants, qui me rendent un peu de ce que je leur offre, le poids de cette vie me rattrape. Je crois que j'avais oublié, pendant un temps, que ce quotidien n’était pas ce que l'on pouvait appeler une vie. L’intervention de ce duc sadique était peut-être un rappel à l'ordre. Honnêtement, cela valait largement les remontrances de la matriarche.
En effet, vivre constamment dans la peur, ce n’est pas vivre. Nous sommes toutes condamnées à cet enfer sur terre, sans échappatoire possible.
…
Deux ans plus tard. J'ai atteints la majorité. Me voilà adulte. Dix-huit ans. Pourtant, je ne me sens pas tant grandie que ça. Je pense avoir quitté l'enfance à l'instant-même où j'ai été déflorée. En fait, le plus grand changement ne concerne pas uniquement ma personne, mais toute la Fleur de Lune.
Tôt, un matin de Mai, plusieurs pouliches de joie surexcitées ont parcouru chaque recoin de l’immense bâtiment en hurlant d’incompréhensibles imprécations. C’était la première fois que nous assistions à autant d'animations. Alors tout le monde sortaient la tête de sa chambre. Péripatéticiennes, courtisanes, personnel d'entretien, etc. Les furies déclamaient qu’il fallait nous réunir dans le hall principal. Une chose aussi terrible que merveilleuse s’était produite cette nuit.
Nous trépignions dans la large salle, impatients de connaître cette fameuse nouvelle. Moi aussi j’étais curieuse. Grey et Wax m'avaient retrouvé et nous nous préparions toutes trois à recevoir l’information et à l’encaisser, quelle qu’elle était. Est alors descendu du haut des marches menant au premier étage, une jument adulte, bien conservée et surtout bien plus jeune que Faithful Soul. Elle avait le port digne, la silhouette gracieuse et l'air à la fois autoritaire… Tout en dégageant quelque chose qui s’apparentait presque à de la maternité. Elle était belle, magnifique. Je la voyais ainsi, dans sa robe de diva, ses sabots avant fourrés dans des chaussures à talons blancs qui lui donnaient l’apparence d’une déesse.
Elle s'est placée au-dessus de nous et a laissé sortir une voix forte et cristalline de sa gorge.
« Juments, pouliches, poneys de la Fleur de Lune. Aujourd'hui est un jour bien triste et pourtant un jour de joie. »
Sa déclaration amplifiait le suspense qui en était devenu insoutenable. Elle prit un temps avant de reprendre avec une tonalité expéditive.
« La matriarche de la Fleur de Lune, Faithful Soul, s'est éteinte cette nuit, emportée par la maladie. »
…
Silence. Long silence. Silence infini. Le temps que les individus reçoivent l'annonce, l’assimilent, l'acceptent.
Puis, des chuchotements. Des suspicions. Pour beaucoup, le décès de la vieille fille représentait une délivrance. D'autres s’interrogeaient déjà sur ce qui allait advenir de la suite. Et d'autre encore s’inquiétaient. Il n'y avait aucune clameur joyeuse, ni de cris d'horreur. Tout se passait en silence, dans un calme qui faisait froid dans le dos.
Il n'y eu qu’une ou deux juments parmi les plus timorées qui s’étaient écriées.
« La harpie est morte ! »
« Nous sommes libérées ! »
Je ne faisais pas partie de celles-ci.
Car, comme beaucoup le devinait, il y avait autre chose.
« En conséquence de son départ, la responsabilité de s'occuper de cette grande maison doit revenir à l’héritière de l'ancienne matriarche. Ainsi, je déclare qu’à partir d'aujourd’hui, moi, Undying Lotus, devient la nouvelle responsable de la Fleur de Lune. »
Cette fois-ci, la foule d'employés exprima avec véhémence et insistance son désaccord. Des déclarations de mésentente fusaient de toute la pièce et quelques insultes se chevauchaient dans le tumulte. Les choses risquaient de s'envenimer. Pour ma part, je restais bouche-bée, revoyant comment cela se passait quand nous étions sous les ordres de la vieille peau. Le cauchemar était-il destiné à continuer ? Ou à empirer ? J'avais l’estomac et la gorge noués. Mais le discours d'Undying Lotus n’était toujours pas terminé.
« Je sais que cette transition peut vous paraître précipité. Je suis au courant de la façon dont ma génitrice dirigeait cet établissement. Sa voix forte était parvenue à calmer un peu la foule. Sachez une chose. Ma rancœur envers cette jument est au moins aussi forte et légitime que la vôtre. Il est hors de question que la Fleur de Lune demeure ce lieu où vous êtes toutes esclaves de personnes qui ne voient en vous que votre fonction tel des objets qui leur appartiennent. Il est tant de montrer que la Fleur de Lune est un endroit vivant. C'est une maison close, ici, pas un zoo et encore moins un marché aux puces. »
La détermination dans ses yeux nous a tous soufflé.
« Je vais vous rendre la dignité dont vous avez été contraintes d’abdiquer au prix de votre chair et de votre cœur. La Fleur de Lune va changer. Je peux vous l'assurer. »
Elle a laissé passer un petit temps qui faisait résonner ses paroles dans toute l'assemblée abasourdie.
« Pardonnez-moi de vous avoir déranger. Vous pouvez retourner à vos activités. Durant la semaine qui va suivre, la maison close sera fermée au public. Profitez-en pour vous détendre. Car après, des travaux de construction commenceront dans le hall. »
Nous y avons moyennement cru. Notre vie ici était devenue la norme, bien que celle-ci nous faisait souffrir de multiples façons. Malgré toute notre solidarité. Alors quelques paroles de ce genre nous semblaient des plus utopiques. Cette annonce en grande pompe remonte à il y a une semaine. Dépourvue de notre travail, nous nous sommes ennuyés à en mourir avec Wax et Grey. Rosy et Crisis auraient sans doute trouvé pleins de bonnes idées pour passer le temps. Malheureusement, elles ont été vendues à un autre établissement par Faithful Soul il y a deux ans. Leur départ nous a brisé le cœur et n'a fait que rendre feu la matriarche encore plus monstrueuse à mes yeux. De toute manière, presque tout le monde la haïssait assez pour ne pas verser une larme à sa mort. A présent, tout semblait vide. Notre trio s'est occupé comme il le pouvait. Nous n'osions pas sortir dehors. Nous étions effrayées par ce qu’il pourrait y avoir à l’extérieur. Cela faisait neuf ans que je prenais l'air frais uniquement dans les jardins de la Fleur de Lune. Ils étaient grands et agréables. Cependant, nous en avons profité pour faire quelque chose que nous n'avions jamais envisagé auparavant. Moi et Grey avons emmené Wax dans les bains réservés aux courtisanes. Il n’y avait personne à une heure aussi tardive de la nuit. Nous y avons passé la quasi-totalité de la soirée, nous lavant le corps et l'esprit, oubliant ce que nous étions. Nous avons même joué à des jeux, comme quand nous étions arrivées, quand nous étions encore innocentes. Allant des devinettes aux batailles de jets d'eau en passant par de la pseudo natation synchronisée. Que nous avons ris ! Bon… nous avons aussi tenté une expérience quelques peu tabou entre ponettes matures. Pour essayer, voir ce que cela faisait. De la curiosité pure et simple mais qui a réveillé quelque chose en moi. Des sensations et des émotions survenues pour la première fois. C’était particulier, mais ça m'a plu.
La semaine de repos forcé est écoulée et sur un panneau d'affichage sont exposées de nombreuses fiches remplies à ras-bord. Il y en avait tout un paquet. Tout le monde s’agglutine devant alors j'ai du mal à lire ce qu’il y est inscrit. Mais de ce que je vois de là où je suis dans la foule, il s'agit d'un nouveau règlement intérieur avec nos droits et nos devoirs. A première vue, certaines choses n'ont pas changé. La hiérarchie au sein du personnel demeure de rigueur. La disposition des chambres reste intacte et nous possédons toujours le même statut de prostituées. Mais… qu'est-ce que c'est que ça ? Il y a une phrase soulignée juste après l’évocation de ce dernier point. Il est stipulé qu'il s'agit-il d’une situation temporaire ! Car il est prévu que la maison close de la Fleur de Lune devienne prochainement…
... Un…
… CABARET ?!
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CHAPITRE 11 : Ma vie
« Aller, les filles ! On va leur en mettre plein la vue ! »
Oui, c'est moi qui viens de dire ça. Car ce soir, nous présentons un spectacle très spécial. Nous allons danser devant un public. Des yeux seront rivés sur nous, sur nos formes et sur nos mouvements. Nos corps drapés par les lumières, nos mouvements harmoniquement guidés par la musique. Certaines sur la scène principale, au devant des poneys. D'autres au milieu des spectateurs. Le spectacle sera exceptionnel.
C’est parti, nous entrons. Placées sur des socles élévateurs, serrant vertueusement la barre de fer qui nous sert de partenaire, nous nous élevons dans les airs et nous apparaissons telles des divas. Tenues légères, strass et paillettes, maquillage éblouissant, muscles échauffés, la musique commence et tout disparaît. Il n'y a plus que nous et notre dance.
Ma crinière vole, ma queue entrelace la barre, mes sabots ne tiennent pas en place et mon esprit s'envole pour laisser mon être évoluer dans ce nouveau monde. Quelques pas, et déjà, les spectateurs sifflent, applaudissent nos exploits dignes des plus grands acrobates de cirque. Énergiques, possédées, nous enflammons l'assistance, l’emportons dans notre diablerie. Et quelques minutes plus tard, alors que nous redescendons de nos piédestaux, juments, étalons et même quelques jeunes poneys nous saluent, impressionnés par nos prouesses.
Moi, je suis en sueur, profitant de ces quelques secondes de bonheur.
Avant de retomber plus bas que terre.
Depuis qu'Undying Lotus a repris les rênes de la Fleur de Lune, elle a décidé de transformer complètement les lieux. Nous ne sommes plus une maison close. Du moins, plus seulement. Le commerce de la chair n'est plus notre activité principale désormais. Nous sommes devenus un cabaret. Ainsi, une nouvelle profession y a vu le jour. Il nous est possible de choisir entre rester à notre place de jouet charnel et devenir une danseuse d'un nouveau genre ; strip-teaseuse. Notre corps nous appartient de nouveau et nous seules décidons de ce que nous en faisons. Certaines n'ont pas pu, ou n’ont pas voulu changer de vie. Que ce soit par contrainte ou simplement par désespérance. D'autres, comme moi, ce sont lancées dans cette nouvelle expérience. Nous avons reçu des cours de pole-dance, cette nouvelle forme artistique très prisée, alors que les travaux de rénovations qui ont duré des mois entiers métamorphosaient les lieux.
Ce n’est pas tout. Nous disposons également de plus de liberté aujourd'hui. Nous sommes bien mieux protégées que par le passé. De nos jours, si un client osait ne serait-ce que penser à me faire subir une nouvelle fois les tortures qu’un duc m'avait infligé des années plutôt, il aurait de graves ennuis. Le profit ne prime plus sur le poney. Notre nouvelle matriarche s’occupe de l’établissement de façon ferme, certes, mais son sens de la justice était irréprochable. Et maintenant qu'elle avait tenu parole, nous lui faisons tous confiance. Pour ma part, je ressens même une sorte d'admiration envers cette jument à la fois bonne et forte. Elle efface l’ombre de sa mère. Les quelques fidèles de l'ancienne matriarche ont mystérieusement disparu quelques temps avant le début de la rénovation de la maison.
Changer de métier n'a pas été simple. Je ne savais pas danser. Je ne l'avais jamais fait avant et les premières fois ont été désastreuses. Mais je voulais changer ma situation. Changer ma façon de vivre. Je voyais cela comme un nouvel espoir pour moi. Malgré tout ce que j'ai subit, malgré mon caractère devenu amer et ne croyant plus en beaucoup de choses, je voulais vivre. Je ne sais pas pourquoi, mais je le voulais. Alors je me suis entêtée et je suis finalement devenue une très bonne danseuse. Il m'arrive même parfois de me donner seule en spectacle. Présentant des démonstrations sensuelles et vigoureuses, comme si je volais, sans ailes. Souvent, des spectateurs viennent me rencontrer pour me féliciter, et beaucoup font de beaux retours sur ma queue. Je suis donc vite devenue populaire. A tel point que j'ai été poussée à reprendre mon ancienne carrière auprès des poneys les plus désireux. Ils devaient être prêts à y mettre le prix. Je n’accepte que les clients qui me semblent sympathiques. Étonnamment, je reçois même des juments. Cela m’a fit un drôle de choc lorsque la première est venue me proposer de passer un petit moment ensemble. Pour être honnête, j'ai l'impression que l'ambiance a complètement changé. Plus festive, plus joyeuse. Toutes et tous y trouvent leur compte. L'existence est plus légère.
Et pourtant, moi, je continue de perdre espoir. Je repense à mes parents. Je n’arrive pas à me les sortir du crâne. Ils me hantent. D’ailleurs, même si Mr.Knotimer n'est plus de ce monde, j'ai conservé le ruban de son nœud papillon pour jouer la crinière. Je ne suis pas certaine de pouvoir expliquer cela, mais je le garde quoi qu’il arrive. Avec la mémoire ressurgissent mes malheurs. J’en fais des cauchemars la nuit. Ils deviennent de plus en plus fréquents. J'en perds le sommeil. Je me mets à pleurer comme une madeleine sans raison apparente. J'en ai parlé à Wax et Grey, qui sont toutes les deux devenues strip-teaseuse à plein-temps. Elles essaient de me rassurer, sans grand succès. Alors Wax m'a parlé d'une substance qui pourrait m’aider à me sentir mieux. J'ai appris un peu plus tard, après avoir commencé à m’en procurer, qu'il s'agissait d'une drogue. Des cristaux verdâtres, ressemblant comme deux gouttes d'eau à des émeraudes. Ça s'appel le Souvenir de Sauge. Quand j’en prends, ça m'apaise. Je me sens détendue et j’arrive à dormir sans souffrir de visions douloureuses. Ma consommation se limite à une dose par mois.
C’est drôle que j’en parle… j'ai dix-neuf ans. Puis vingt, puis vingt-et-un. Pour finalement arriver à vingt-quatre.
Le quotidien est devenu monotone au fil des ans. Les cauchemars sont revenus et me tiraillent avec plus d‘ardeur à chaque fois. Je me drogue plus que de raison, comme une junkie. J'en ai des vertiges parfois. J'ai la nausée au réveil. Et lorsque mes menstruations interviennent, j'ai mal à en pleurer. Je suis fatiguée. Je n'ai plus goût à grand-chose. J'arrive à continuer en me distrayant de plusieurs manières. Les rumeurs qui circulent dans le cabaret, les on-dit, les racontars. J'ai développé des jeux mesquins, lubriques auquel j’apprécie me livrer. Séduire pour s’amuser, c'est tout un art. J'ai accumulé de l’expérience avec le temps. Aujourd’hui, j’en suis la reine incontestée. Avoir de la compagnie de temps à autre m’aide aussi à supporter le quotidien. En fait, ce sont les moments de solitudes qui sont les plus rudes. Et encore maintenant, je ne sais pas comment combattre ça. Cette sorte de lassitude implacable.
Je suis triste. Je suis malheureuse. Je cherche désespérément une lumière à laquelle me raccrocher. Pour l’heure, j’erre dans le noir. Je suis livide. Et cela se ressent dans mon comportement. A plusieurs reprises, je me suis imaginée loin de tout. N’appartenant plus à ce monde. Je me demande parfois ce que je fais encore ici-bas. Qu’est-ce qui me maintient en vie ? Je n’en n’ai strictement aucune idée.
Mais je vais vivre.
Je le dois bien, non ? Si j’ai tenu jusqu’ici, c’est qu’il doit y avoir une raison. Je ne sais pas laquelle.
Je ne sais plus trop ce que je dis…
…
Je vais vivre. C’est tout ce que je peux dire.
Je me nomme Lady Grace, et je vais vivre.
| | | Bienvenue sur le forum J'espère avoir l'occasion de rp avec toi :3 | | | Lady Gracepartisan De noctis Date de naissance du personnage : 02/11/1877
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Votre personnageRang & Métier: Civile & Strip-teaseuse /Pouliche de Joie Réputation: Lieu de Résidence: Moonlight Realm - Empire de Cristal (Fleur de Lune) Merci ^^
Et bien écoute, cette opportunité risque de très vite se présenter | | | Upbeat CamelliapartisaN de prima vierde Date de naissance du personnage : 14/05/1880
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Votre personnageRang & Métier: Parfumeuse indépendante à ses heures perdues / Co-gérante d'une boutique familiale et luxurieuse de lingerieRéputation: Lieu de Résidence: Los Pegasus Bienvenue ! °˖✧◝(⁰▿⁰)◜✧˖° | | | Lady Gracepartisan De noctis Date de naissance du personnage : 02/11/1877
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Votre personnageRang & Métier: Civile & Strip-teaseuse /Pouliche de Joie Réputation: Lieu de Résidence: Moonlight Realm - Empire de Cristal (Fleur de Lune) | | | Golden Darknesspartisan dE koïnzell Date de naissance du personnage : 19/12/1879
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Votre personnageRang & Métier: Gardien (anciennement Bourreau & Tortionnaire)Réputation: Lieu de Résidence: L'Everfree Forest (anciennement Baltimare) Bienvenue à toi ! Je n'ai pas encore lu toute ta fiche (elle est longue boudiou) mais je compte bien me dégager un peu de temps pour le faire prochainement héhé. Hâte de voir ce que tu nous as concocté pour ce joli prédéf' ! **/ Au plaisir de te croiser inrp | | | Lady Gracepartisan De noctis Date de naissance du personnage : 02/11/1877
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Votre personnageRang & Métier: Civile & Strip-teaseuse /Pouliche de Joie Réputation: Lieu de Résidence: Moonlight Realm - Empire de Cristal (Fleur de Lune) Merci beaucoup ^^
Tout cet intérêt me fait très plaisir (nombrilisme absolu). Si vous le voulez, n'hésitez pas à me donner vos avis sur l'histoire. | | | Sky Walkermarcheur blanc de la confrérie scarlet wyvern Date de naissance du personnage : 11/01/1876
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Votre personnageRang & Métier: Civil & OrfèvreRéputation: Lieu de Résidence: Vagabond *arrive en retard, comme toujours*
BIENVENUE SUR ES ! :3 | | | Lady Gracepartisan De noctis Date de naissance du personnage : 02/11/1877
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Votre personnageRang & Métier: Civile & Strip-teaseuse /Pouliche de Joie Réputation: Lieu de Résidence: Moonlight Realm - Empire de Cristal (Fleur de Lune) Mais non, il n'est pas trop tard ^^
Merci à toi ! | | | | | |
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